A Shanghai, dans les années 1930, Chen Zhen (Bruce Lee) revient dans son école d'arts martiaux de Jingwu, juste après le décès de son maître Huo. Fou de rage, il perd le contrôle de ses nerfs lors des funérailles. Il jeûne, prie pour son maître, refuse de croire qu'il soit mort des suites d'une maladie. La concession est dominée par les Japonais qui méprisent les Chinois. Ne serait-ce pas un assassinat déguisé ?
Bruce Lee s'intéresse surtout à la castagne... Bien sûr, d'autres éléments habituels alternent avec la baston pure et dure. Une amourette avec une amie de l'école pointe un nez discret. La jeune fille (Nora Miao) est crédible. Mais quand Bruce Lee joue les Roméo de bluette sentimentale... Ses regards d'imbécile malheureux, de crétin de l'Himalaya, sont inénarrables ! Enfin un strip-tease bien balancé pimente une beuverie des méchants Japonais, ajoute l'indispensable touche d'érotisme.
L'interprète chinois à la solde des Japonais du dojo de Hiroshi Suzuki vient humilier les membres de Jingwu. Il offre en "cadeau" un panneau où est calligraphié : "Le Chinois est l'homme malade de l'Asie". Chen Zhen décide de laver lui-même cet affront. Il participe à sa façon à un entraînement de judo et de karaté au dojo et maltraite les élèves et leur maître... Cette fois les vaincus ne déplorent que des bobos, mais cela ne durera guère. Une lutte sans merci s'engage entre les deux clans.
Le film raconte les attaques, ripostes et contre-attaques entre l'école chinoise et le dojo japonais. Chen Zhen joue aussi sa partition solitaire, découvre les meurtriers de son maître. Il fait preuve d'imagination pour traquer les exécutants, tour à tour, et les véritables commanditaires. Des pugilats acharnés font de plus en plus de morts. Admirables prétextes à des combats mêlant le kung-fu, la boxe, le karaté, le judo, etc.
Evidemment la police de la concession enquête sur ces cadavres suspendus peu à peu au même lampadaire. Dans le quartier, cela fait désordre et exaspère les Japonais. Le réalisateur du film Lo Wei, très complaisant envers Bruce Lee, joue l'inspecteur chinois. Il déteste l'arrogance et le racisme des Japonais, leur impérialisme de colons... mais sa fonction est d'arrêter un vengeur si sympathique... Nous compatissons aux tiraillements de ses états d'âme. A ma grande surprise, la description du contexte historique et l'analyse psychologique entre Chinois et Japonais contribue à la réussite du film.
Quand l'affrontement à mains nues s'avère insuffisant face à un escadron d'attaquants, Chan Zhen sort le nunchaku. Ses jongleries d'acrobates tachent les tatamis et les murs. Mais tout peut servir dans une bagarre : une chaise, une barre, un éventail... L'horrible Suzuki, constatant la débandade de ses troupes, recrute Petrov, un Occidental expert en arts martiaux. C'est un joker habituel chez Bruce Lee. Que croyez-vous qu'il arriva ? Car l'essentiel est la castagne...