Années 60.Elisa,femme de ménage muette et simplette,travaille dans un centre de recherche aérospatiale de Baltimore.L'endroit est sensible pour des autorités américaines à cran car on est en pleine Guerre Froide et les espions russes infestent le pays.Un jour une mystérieuse créature amphibienne capturée en Amérique du Sud est secrètement amenée et détenue dans cet endroit où militaires et scientifiques mènent des expériences sur elle.Mais Elisa sympathise avec la bestiole et décide de la faire évader du laboratoire.Guillermo del Toro faisait de bons films au début de sa carrière,renouvelant de façon énergique le cinéma fantastique moderne,mais depuis quelques années il semble s'être radicalement converti à la propagande wokiste,ce dont ce film est la plus éclatante démonstration.Le mexicain n'a aucune excuse vu qu'il est l'auteur complet de cette sinistre plaisanterie.Producteur,réalisateur,coscénariste avec Vanessa Taylor,il a même écrit le livre ici adapté.L'histoire s'inspire de "La belle et la bête",ce vieux conte qui se prête si bien aux délires de la cancel culture,pas étonnant que Disney en ait fait une version live.A vrai dire ça ne commence pas trop mal.Le cinéaste sait filmer et a visiblement bénéficié d'un budget conséquent lui permettant d'installer une ambiance froide et inquiétante au sein de décors spectaculaires.Mais peu à peu ça part en forme de l'eau de boudin via une musique mélodramatique pénible du français Alexandre Desplat et les dérives d'un script peu crédible.Le but est visiblement de faire dans le poétique,l'onirique,le décalé,mais les personnages sont si cons et désagréables,les situations si stupides et mal gérées que ça n'aboutit qu'à un galimatias ridiculement prétentieux et moralisateur.Certes les effets spéciaux sont bien foutus et le design de la créature est de grande qualité.L'acteur Doug Jones croule sous le latex et les maquillages ,on échappe pour une fois à Andy Serkis en motion capture.Pour le reste on s'aperçoit vite que del Toro se fout du monde avec son scénario flingué.Qu'est-ce que cette espèce de monstre,qui vivait dans une rivière,fout dans un centre d'études aérospatiales?On ne voit pas trop le rapport.Et surtout comment laisse-t-on cet humanoïde super secret retenu au fond d'un labo hyper confidentiel être visité librement par des femmes de ménage décervelées qui communiquent à loisir avec lui sans la moindre surveillance?C'est supra débile et ça se confirme avec la scène d'évasion totalement à la masse et les conséquences qui en découleront.En plus,si le film tient à peu près le coup lors de sa première partie,tout s'effondre ensuite et s'égare en imbécilités énormes très lentement étalées,en évènements prévisibles et en éloge du transhumanisme,le vrai sujet de cette pauvre bousasse.Parce que bien sûr Elisa,vieille fille vierge et frustrée,va enfin copuler avec le demi-poisson dont elle est tombée amoureuse et qu'elle planque dans sa baignoire.On se demande si c'est fait exprès,s'il ne s'agirait pas en réalité d'une comédie parodique tant l'éclat de rire est proche,mais pas du tout,c'est imperturbablement grave et sérieux,à la manière d'un cours de catéchisme édifiant car la créature serait finalement une sorte de Dieu capable de faire repousser les cheveux,de cicatriser les plaies,de ressusciter les morts et de permettre aux humains de respirer sous l'eau,peut-être même multiplie-t-il le nombre des électeurs démocrates.Si après ça vous ne convenez pas que l'accueil inconditionnel de l'autre est une bénédiction on ne peut décidément plus rien pour vous.Toutes les figures emblématiques des lobbies pleurnichards et revendicatifs sont représentées jusqu'à la nausée:Elisa est femme,pauvre et handicapée,sa collègue Zelda est femme,noire,grosse et victime d'un mari brutal et fainéant,Giles,le voisin et ami de l'héroïne,est vieux,chauve et homo,sans oublier le malheureux amphibien qui est verdâtre,apnéiste et objet d'expériences amusantes.Toute cette horrible injustice est cristallisée par le personnage repoussoir du colonel Strickland,qui réunit à lui seul la totalité des tares inhérentes à l'homme blanc occidental.Le gars est borné,brutal,sadique,machiste,raciste et pas malin.On ne le voit pas arracher les pattes des mouches mais il est certain qu'il s'adonne à cette activité à ses heures perdues.Au milieu du ring il y a le docteur Hoffstetler,le savant chargé du programme qui est en réalité un agent russe infiltré.Coincé entre ses potes du KGB,un poil menaçants,les militaires ricains,plutôt méprisants,et sa conscience qui l'incite à participer à la libération du maquereau géant,il hésite,fluctue,tortille du cul et occasionne de bonnes scènes de remplissage bien creuses.L'anglaise Sally Hawkins fait tellement son possible pour avoir l'air d'une demeurée que ça dépasse quelque peu les limites du supportable et qu'on est rapidement excédé par ses yeux bovins écarquillés au max et son demi-sourire de Joconde ahurie qu'elle croit apparemment finaud.Pour être juste il faut avouer qu'elle a une sale gueule mais qu'elle est méchamment bien roulée,comme en témoignent ces scènes où elle se montre nue sous toutes les coutures.Octavia Spencer fait son numéro usant habituel de pauv'noire à grande gueule martyrisée par la méchante gent masculine.Richard Jenkins est largement largué dans la cinquième dimension et son interprétation de l'inverti stigmatisé est carrément pitoyable.Michael Stuhlbarg s'en sort bien en scientifique espion malgré la pauvreté de sa partition.Ne reste que l'inoxydable Michael Shannon,éternellement génial dans les rôles d'ordures intégrales,il faut dire que son physique l'y aide,qui malgré le caractère excessivement outré de son personnage parvient à se montrer effrayant.

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le 23 mai 2022

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