Pour son troisième long-métrage, Stéphane Démoustier, frère d'Anaïs, se lance dans un récit tournant autour d'un procès. Un cas classique du cinéma (et de la télévision) qui a donné lieu à des classiques tels que Douze hommes en colère de Sidney Lumet (1957). Un peu comme ce dernier, Démoustier ne s'embarrasse pas de flashbacks ou d'éléments racontés qui prennent vie à l'écran. Le film repose sur ce qui est dit durant le procès et rien d'autre.
Bien qu'il a une vision du quotidien de l'accusée, le spectateur se retrouve à la place d'un juré lors d'un procès et tout ce qu'il voit ou entend durant le film l'aide ou pas à savoir si l'accusée (Melissa Guers) est coupable ou pas d'un crime. Les rares éléments antérieurs sont en fait des pièces à conviction que n'importe quel juré pourrait voir lors d'un procès, que ce soit des vidéos ou des photos. Si le spectateur joue le jeu, le film devient alors merveilleusement interactif et même en étant attentif à l'intrigue et en sachant le verdict, La fille au bracelet laisse planer le doute en étant parfaitement ambigu.
Même les parents de l'accusée (Chiara Mastroianni et Roschdy Zem) se posent des questions. En plus du procès, on assiste également à l'explosion de la cellule familiale, brisée par un crime dont la fille n'est peut-être même pas coupable. Le père découvre les mœurs de sa fille avec fracas et la mère semble avoir laissé tomber.
A cela rajoutez les accusations de l'avocate générale (Anaïs Demoustier dans un rôle plus agressif que d'habitude) qui ne font qu'augmenter la violence globale du film. Tout cela ne marcherait pas aussi bien sans le talent des acteurs, allant de Melissa Guers (dont c'est le premier rôle) à Roschdy Zem.