On le sait aujourd’hui, l’article de Nik Cohn sur lequel le film est basé n’est qu’un tissu d’inventions de son auteur. Cependant, malgré ces accablantes révélations, Saturday Night Fever est resté un classique.

Le deuxième film de John Badham est effectivement une légende du cinéma américain des 70’s, ce qui pourrait paraître étrange pour un simple film de danse ou une simple comédie romantique qui lorgne un peu vers Roméo & Juliette. Tout simplement parce que La Fièvre du Samedi Soir n’est pas qu’une simple comédie romantique ou même un film de danse, mais surtout une chronique passionnante sur la ferveur des années 70’s. La mise en scène de John Badham épouse totalement le personnage de John Travolta (ne le filmant qu’une seule fois sans voir ses pieds), le suit comme une ombre dans son passage à l’âge adulte, pendant le moment où il comprend que savoir danser comme un dieu ne l’emmènera pas au sommet du monde, mais qu’il faudra se faire violence dans un monde qu’il n’accepte plus. Même si le film passe par des lieux communs du coming-of-age movie, comme la mort d’un de ses amis, l’ex-copine qui ne veut que le reprendre et le retour du grand frère, ces trois scènes sont magnifiées par une mise en scène d’une énergie incroyable, insufflée par un John Badham au sommet de son art.

Evidemment, une mise en scène seule ne peut pas faire le boulot, il lui fallait un interprète d’exception pour arriver à ses fins : John Travolta y est ahurissant, le rôle d’une vie. Jamais moqueur, toujours crédible, tour à tour drôle puis émouvant de naïveté, il est la principale raison pour laquelle le film marche aussi bien. Son supporting cast n’est pas mal du tout, dont on notera surtout les bonnes prestations de Donna Pescow et Martin Shakar. Et la musique est aussi légendaire que parfaite, elle rend parfaitement justice à la leçon de cinéma qu’on prend. Les utilisations répétées de How Deep is Your Love et de More than a Woman sont parfaitement adéquates.

Saturday Night Fever est un de ces rares films légendaires qui méritent totalement leur titre et plus encore, tant le film est fait dans un état de grâce constant. Passionnant, émouvant, entraînant, ce chef d’œuvre gagnerait à être encore plus connu. Indispensable pour tout fan de cinéma qui se respecte.

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le 4 déc. 2012

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CeeSnipes

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