Dans un village de Haute Provence arrivent un boulanger accompagné de sa jeune épouse. Le pain qui est fabriqué est très apprécié, mais ce rythme de vie ne convient pas à cette femme, qui s'éprend d'un jeune berger, et avec qui elle va partir. Pour le boulanger, le chagrin va être tel qu'il va cesser de travailler, et comme les habitants du village ne peuvent se passer de pain, ils vont se mettre à la recherche de son épouse.


Bien que le film soit tiré d'un récit de Jean Giono, on reconnait l'humanité chère à Marcel Pagnol, avec des personnages authentiques, où ce sont encore les mêmes acteurs avec qui il travaille, où ils sont à la fois drôles, pathétiques, et au final touchants.
A l'image de Raimu, que je trouve extraordinaire dans ce rôle difficile du cocu, ou sa composition fait qu'on ne peut pas se moquer de lui, on le soutient dans sa douleur, comme le feront les autres personnages quand ils vont se rendre que leur pain tant-aimé ne sera plus là. Deux scènes en particulier, celle quand il va être ivre, et l'autre à la fin, montrent à quel point Raimu était prodigieux ; à ces moments-là, j'étais vraiment touché.
Le plus fort étant que l'épouse qui entache entre guillemets ce bonheur, Ginette Leclerc, n'est pas montré comme pécheresse, mais comme une jeune femme qui s'est mariée sans doute avec un homme qui a déjà une situation, pas forcément par amour, mais dont cette épreuve va être une leçon de sentiments.


Le village est composé d'une galerie de personnages improbables, avec ce prêtre moraliste, le maire du village (superbe Charpin), le simple d'esprit et tant d'autres qui font que le film m'émeut beaucoup, car loin de faire du pathos sur un sujet difficile, l'adultère, c'est au fond le questionnement d'un homme sur son existence et ce qu'il n'a pas su donner à sa femme.
C'est magnifique, que dire d'autre ?

Boubakar
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le 24 déc. 2019

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