Alors que sort le nouveau film de Monia Chokri, c’est l’occasion de voir ce que donnait son premier long métrage, d’autant qu’il a été récompensé à Cannes.


Le film nous présente une jeune femme à moitié paumée, dans ses amours comme dans tout le reste. Elle vit chez son frère avec qui elle entretient une relation fusionnelle, de l’extérieur, on dirait même conjugale. Sauf que les bonnes choses ne durent pas, surtout si elles ne sont pas aussi bonnes pour l’un que pour l’autre. Bref, le frère rencontre une femme intelligente et magnifique et donc parfaitement détestable.


On reconnaîtra en piteux préambule qu’il faut quelques temps pour s’habituer à la langue, d’autant que le film démarre sur les chapeaux de roue avec des dialogues qui claquent et un montage pour le moins … dynamique. Mais au bout d’un quart d’heure, on maîtrise le québecois LV2. Donc oui, c’est au départ très surprenant et aussi très frais. Cette Bridget Jones 100 % acide envoie de la punchline et son regard sur le monde est à mourir de rire … et de désespoir. Chokri n’a pas non plus oublié de mettre en scène son histoire. C’est beau et rythmé. Les plans sont parfois très décalés. Le montage, s’il pourrait fatiguer, ne fait que renforcer l’urgence de la vie de notre héroïne. On aimera aussi tout le discours sur la place de chacun dans la société, à l’image d’une belle conversation entre Sophia et son père qui se conclut sur le côté éphémère de la vie et sur la valeur de ce qui nous entoure. On aimera peut-être moins le dernier tiers du film, plus sombre et sûrement plus convenu.


En clair, une belle surprise que cette petite bombe québecoise ! Un humour ravageur et une mise en scène qui a la classe. Fortement conseillé donc !

Konika0
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le 27 mai 2022

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