Narration à l'aveugle
(Avis de 2008 - je découvrais mon premier Gosho) Un mélo dont les immenses qualités de la réalisation ne rendent que plus frustrantes un scénario qui met une éternité à se mettre en place. Il faut...
Par
le 12 janv. 2019
(Avis de 2008 - je découvrais mon premier Gosho)
Un mélo dont les immenses qualités de la réalisation ne rendent que plus frustrantes un scénario qui met une éternité à se mettre en place.
Il faut presque attendre une heure pour qu'on sorte des scènes d'exposition... et quand enfin, l'intrigue démarre, on est encore polluer par des passages inutiles qui viennent ouvrir et clore chaque séquence. La scène se déroule dans un bar ? Et hop, 5 minutes sur la serveuse qui apporte à boire à des étudiants sans le sous avant que le héros ne rentre dans le champ pour voir s'il trouve ça copine.
Ca n'apporte donc rien du tout aux personnages ni à la force émotionnelle d'un drame balisé comme une air d'autoroute.
C'est donc seulement à 30 minutes de la fin qu'on se prend tardivement à partager les douleurs et les souffrances des protagonistes. Là où c'est regrettable, c'est que cette histoire avait réellement du potentiel et aurait mérité un bien traitement et de bien meilleurs acteurs.
Mais le plus rageant, c'est que le réalisateur possède un talent immense et qu'il n'a pas son pareil pour s'écarter de tout classicisme dans la mise en scène et le découpage. Le cinéma japonais sortait alors juste du cinéma muet et Gosho multiplie pourtant les travellings et les mouvements de grue dans des décors exigus tandis que son découpage anticipe de 20 ans les règles de la nouvelle vague où la caméra n'est jamais placée au même endroit d'un plan à l'autre ou peut panoter rapidement d'un visage à l'autre durant les passages dialogues (et dieu sait qu'ils sont nombreux !). On est très loin de la facilité du champ contre-champ.
Ce dynamisme dans le montage joue en plus indirectement en défaveur de la lisibilité de l'intrigue pour quelqu'un ne comprenant pas le japonais car se repérer dans l'espace et lire les dialogues devient alors tout un sport....
J'aimerai dire qu'il faudrait voir les autres films de Heinosuke Gosho (réalisateur de 100 films quand même film dont la quarantaine de muet ont intégralement disparu) pour savoir si on tenait là un cinéaste majeur japonais, mais sa filmographie risque de demeurer invisible encore de nombreuses décennies.
Créée
le 12 janv. 2019
Critique lue 86 fois
D'autres avis sur La Femme de la brume
(Avis de 2008 - je découvrais mon premier Gosho) Un mélo dont les immenses qualités de la réalisation ne rendent que plus frustrantes un scénario qui met une éternité à se mettre en place. Il faut...
Par
le 12 janv. 2019
Du même critique
L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...
Par
le 22 oct. 2017
16 j'aime
1
N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...
Par
le 8 oct. 2014
11 j'aime
2
Grosse panique à bord après l'échec cuisant du premier épisode. Pour essayer de ramener le public dans les salles pour ce second opus, le film a été fortement remanié : reshoot et remontage en...
Par
le 5 juil. 2017
9 j'aime