Voilà un film dont on m'a beaucoup parlé en bien. L'impatience quant à sa découverte ne s'est jamais démentie et malgré mes nombreuses recherches, impossible de mettre la main dessus jusqu'à ce jour béni des Dieux où il s'est trouvé emballé dans un papier cadeau qui m'était destiné. :love:

Toute à ma joie, je ne pus m'empécher de nourrir mon lecteur le lendemain même de l'offrande. Ce fut une mauvaise idée car malgré les qualités du film et ma bonne volonté, les aleas ont fait que je me suis endormie devant.
Ce ne sera que partie remise. Honte à moi et toutes mes confuses au film et à personne qui me l'a offert.

Voilà que l'affront est réparé et que je peux en presque toute sérénité évoquer cette oeuvre ô combien attendue.

Le point de départ est assez simple : un meurtre a été commis et l'enquête a montré qu'une jeune femme était en compagnie du défunt, dans son appartement, quelques instants avant l'assassinat.
Pour l'inspecteur chargé de l'affaire, il ne reste plus qu'à trouver la jeune femme en question.
Une fois chose faite, ce serait on ne peut plus simple sauf que... elle est deux !
Comment inculper deux personnes pour le même crime ?
Les pièges inhérents à ce scénario (la coupable déjà connue, les multiples possibilités offertes par la double présence de la jeune femme, la relation patient/médecin...) sont évités soigneusement par le réalisateur qui en tire même un heureux partie.

Olivia de Havilland est alors une jeune actrice habituée aux rôles de jeunes oies peu troublantes. Siodmak, en lui permettant d'incarner ce double rôle de Terry et de Ruth, lui offre une occasion en or de montrer de quel bois d'actrice elle est faite. Sur ce plan, c'est une réussite plus que totale. La jeune femme fait des merveilles et déploie des trésors d'ambiguïté.
Assistée par un autre personnage central de ce film, la psychanalyse, Olivia de Havilland va se révéler tour à tour angoissée, calculatrice, naïve, autoritaire, soumise, séductrice.
Son talent nous apprend à observer les jumelles en regardant plus loin que les objets qui les distinguent (un collier, une broche...) et à entrer dans les tourments de leur âme directement. La gémellité symbole de la dualité de l'être humain est omniprésent bien évidemment mais n'est pas appuyé, aucune insistance mais une subtilité qui distille son message au fur et à mesure et tout au long du métrage.
Il s'agit plus que d'un simple film policier, une lutte entre le bien et le mal, un combat intérieur.
C'est cela qui donne ce ton si particulier à cette fin que je ne raconterai pas et le classe parmi les plus réussis d genre "film de psychanalyse" très en vogue dans le Hollywood des années 40. La maison du Dr Edwardes, Le secret derrière la porte ont fait des émules plus ou moins réussis. Là, on peut dire que nous avons affaire au haut du panier.
Rawi
8
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le 30 mai 2014

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Rawi

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