Voyage cinématographique, intellectuel et géographique, le chef-d'oeuvre de Fellini m'aura bluffé à bien des échelles.

L'introduction vous transporte dans cette Rome entre antiquité et futurisme. Un hélicoptère (nous sommes seulement en 1960) offre un voyage dans le ciel romain à un Christ de pierre destiné au Vatican. Un avant-propos pouvant paraître sans rapport, mais qui se pose certainement en pied de nez à l'Église : la chrétienté est encore omniprésente en Italie de nos jours, imaginez il y a cinquante ans...

Vont suivre une série de tableaux ayant plus ou moins de rapport les uns avec les autres, douze au total. Marcello, notre héros, entre dans la danse. Cet écrivain refoulé, désomais journaliste de presse à scandale, aura l'occasion d'exercer son caractère volage et séducteur, au grand dam de sa fiancée, Emma.

Fellini nous peint les relations que Marcello aura avec Emma, Maddalena, Sylvia, puis son vieil ami Steiner. La thématique religieuse est poursuivie avec un chapitre dédié à des charlatans simulant des apparitions de la vierge, non loin de Rome. Les sixième et septième chapitres sont le paroxysme de perfection de cette fresque, peinte suivant un schéma crescendo-decrescendo. Effectivement, Marcello y passe une soirée intelectuelle chez Steiner et tente de se remettre à l'écriture dans un restaurant d'une station balnéaire romaine. Ce chapitre faisant office de paradis avant le déluge des chapitres suivants. La serveuse que Marcello y rencontre le « suivra » jusqu'à la fin, en restant le personnage le plus intrigant et mystérieux du film. Elle est d'ailleurs la dernière image du film, apparition aussi agréable que troublante.

Marcello, archétype du beau jeune homme italien, sera paradoxalement attiré vers les abysses par son père. Cabaret, dispute amoureuse, mort de son ami d'enfance et orgies se succèderont. Après une nuit de débauche, Marcello a l'occasion de rejoindre la jeune fille pure dans ce qui fait office d'épilogue. Choix logique amené après la progression du film, choix autobiographique de Fellini ? Marcello a-t-il fait tout ce qu'il aurait dû faire ?

Des questions restent en suspens et poussent le cinéphile à de plus amples reflexions, la lancinante rengaine le bande originale dans l'esprit.
Banban
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le 24 mai 2012

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Banban

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