Chris Eigeman, qui réalise et écrit ici son premier film, tente pour ce coup d'essai de nous servir un drame à base de mère qui veut corriger ses erreurs passées, et récupérer son jeune fils, qu'elle ne peut voir que discrètement, celui-ci étant sous la garde de son père. On découvre donc cette mère, as du billard, sans le sous, au point qu'elle dort même dessus, chaperonnée par le patron du club, qui s'occupe d'arranger ses matchs pour qu'elle puisse collecter la somme qui lui permettra de se payer des faux papiers et s'enfuir au Canada avec son fils. Ça pourrait marcher, le problème c'est que ça sent le réchauffé, mais surtout, on ne s'attache que très peu à ces personnages, la faute à un manque de développement et des interprétations pas toujours très inspirées. Famke Janssen était sympathique dans ses précédents rôles, qui collaient parfaitement à sa personnalité froide, or cette fois-ci c'est principalement ce qui l'handicape (dommage, surtout que Eigeman avait écrit le rôle spécialement pour elle). Son personnage ne suscite aucune pitié de la part du spectateur, qui aurait plutôt envie de lui dire qu'on ne corrige pas des conneries en en faisant une bien plus grosse. Matt Ross, qui tient le rôle du père, s'en sort quant à lui bien mieux, se montrant détestable au possible. C'est finalement Rip Torn, qui joue le tenancier, qui sera celui qui restera vraiment dans les mémoires.

Bref, La Dernière Mise est un drame décevant, téléphoné, mais qui heureusement ne tire pas trop en longueur. Il est dommage que le constat soit tel, car pour le reste le niveau est très satisfaisant, que ça soit la mise en scène, et bien-sûr la fabuleuse bande-son composée par le groupe Clogs.
Sans non plus être un navet, on s'en rappellera comme d'un coup d'essai plus ou moins satisfaisant, qui voulait tenter de sa la jouer « jamais sans mon fils », mais dont les effets sont étouffés par une Janssen qui ne semble pas à sa place.
A noter qu'il vous est hautement conseillé de regarder le film en version originale, le doublage français étant une pure ignominie, et qui plus est Famke n'est pas doublée par Juliette Degenne, qui est sa voix française habituelle.
Pour conclure, si vous ne vous lassez pas de ce genre d'histoire, vous pourrez toujours y jeter un œil. Les autres auront quant à eux du mal à accrocher, surtout lorsqu'ils verront la fin venir alors qu'il reste une demi-heure de pellicule.
Mention spéciale pour Rip Torn, qui est l'un des points forts du film, donnant à son personnage un côté paternaliste bien senti.
SlashersHouse
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le 4 oct. 2011

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