Damiens ou l'art délicat de passer pour un con

Emilie Simon est forte, très forte: grâce à la bande son, le film semble moins long, on aime se faire surprendre par quelques notes et une voix cristalline au détour d'une rue, d'une scène, bref on cherche Émilie dans le film pour combler ce qui nous manque par ailleurs.

Et des manques il y en a.
La délicatesse pourrait avoir le scénario parfait pour que j'adhère complètement:la fille paumée suite au décès de son mari qui se jette dans son boulot pour se reconstruire peu à peu au contact du type le plus insignifiant de la terre, c'est bateau mais c'est du beau bateau, de celui qui pourrait gagner un Vendée Globe à l'aise.
et pourtant non, on va se contenter d'une petite promenade gentillette sur la Seine, sans trop de courant ça devrait le faire

à votre gauche mesdames et messieurs, la seule, la vraie l'unique Audrey Tautou, notre spécialité française par excellence: très pratique pour les rôles de fille paumée, la Tautou, est livrée avec les os saillants pour donner un côté plus dramatique à vos réalisations, elle est également dotée d'un joli minois de femme "triste mais qui attend de s'illuminer", elle est capable de jouer certaines scènes à la perfection mais peut aussi débiter son texte mécaniquement (et elle excelle dans ce domaine)

à votre droite, très très loin du côté de la Belgique, François Damiens qui s’entraine à jouer le beauf romantique qui va faire choir la belle et triste veuve. Et on peut dire ce qu'on veut, mais le belge a le jeu juste.

A la descente du bateau, il faut bien reconnaitre que ça tangue un peu :

Il y a du bon et du très moyen dans le film

Ce qui manque c’est de la sincérité, je ne sais pas comment l’exprimer, mais on sent que tout est factice, la crédibilité des personnages, des situations, bref il y a peu de choses qui peuvent nous faire croire que tout est vrai, et ça c’est drôlement dommage pour ce type de comédie

On remarque assez rapidement que le réalisateur a voulu tenter quelques innovations, quelques effets «originaux», mais ça ne colle pas à l’ensemble, et du coup ça tombe à plat, on a comme l’impression que certaines scènes ne sont pas vraiment finies et paf on passe à la suivantes, bref des transitions hésitantes

Heureusement il reste de bons moments, François Damiens est quand même parfait pour son rôle, et on a envie d'y croire malgré les défauts. La musique est excellente mais un peu trop pour le film qui du coup patauge à côté de sa bande son (mais ça c'est juste parce que j'aime un peu trop Émilie Simon)

Sinon je ne sais pas si je l'ai déjà dit mais c'est Emilie Simon qui a fait la musique du film et ça c'est pas rien!
iori
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2013 et des pellicules

Créée

le 31 janv. 2013

Critique lue 392 fois

2 j'aime

iori

Écrit par

Critique lue 392 fois

2

D'autres avis sur La Délicatesse

La Délicatesse
Kowalski
7

Le cul entre deux chaises

Bon avouons le tout de suite : j'ai sans doute sur noté ce film. Un film somme toute assez inégal où les cinéastes semblent hésiter entre le drame pur et dur (les 20 premières minutes qui sont très...

le 3 janv. 2013

23 j'aime

3

La Délicatesse
Hypérion
7

Du délicat emploi de la voix off.

En préambule, s'il me fallait être tout à fait honnête, il faudrait que je mette 6 à ce film. Mais Emilie Simon apparait une seconde à l'écran et à ce moment précis le film valait 11 (toujours sur 10...

le 1 janv. 2013

19 j'aime

7

La Délicatesse
nivrae
9

Dé-stresseur, parfais à voir à deux, entre copines, seul(e), parfais pour les lovers, pour la BO d'E

C'est l'histoire d'une belle histoire, elle l'aime et il l'aime. La vie à deux est belle, pleine de joie mais la vie n'est pas toujours clémente. Quand il décède, elle se retrouve perdue, seule,...

le 9 janv. 2012

14 j'aime

2

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7