Une Défense qui manque d'ambition
La défense Lincoln ou The Lincoln Lawyer dans sa version originale est une adaptation du roman de Connelly éponyme a qui l’on doit déjà l’adaptation de Clint Eastwood « Créance de sang ». Brad Furman s’attaque alors à son premier film avec un budget assez conséquent, et demande à Matthew McConaughey d’en être le rôle principal sur la demande de Connelly qui lui avait fait forte impression dans « Tonnerre sous les tropiques ». Bien qu’il soit loin de s’imaginer ce qui va arriver par la suite, McConaughey accepte le rôle principal, n’étant pas étranger aux rôles d’avocats vu qu’il avait déjà interprété un défenseur de la justice dans « Le Droit de tuer ? ».
McConaughey signe alors son grand retour à Hollywood après quelques passages à vides, en livrant une jolie performance dans La Défense Lincoln, sans le savoir il décrochera les rôles qui feront vraiment décollés sa carrière d’acteur dans MUD, Dallas Buyers Club ou encore la série phénomène True Detective. Alors il est clair que même si l’acteur principal maitrise son rôle ce n’est pas le cas pour tout le casting, la direction artistique n’est pas folichonne par sa ribambelle d’acteurs peu talentueux comme Ryan Phillipe en autre.
Mais là où le vrai problème se pose c’est bien dans le script, nous suivons Mickey Haller, avocat égocentrique divorcé et avide d’argent se charger d’une affaire qu’on lui a confié où il va se confronter à un choix, celui de défendre un véritable criminel ou l’enfermer. Vous l’aurez compris l’intrigue n’a vraiment rien de révolutionnaire les scènes sont prévisibles et manque cruellement d’originalité même si les quelques rebondissements viendront essayer de compenser tous ces clichés.
Il est difficile d’en vouloir à Furman pour sa réalisation étant son premier grand film, mais il est clair que l’on ressent son total manque d’ambition pendant tout le long-métrage par ses manques de prises de risques et son scénario convenu.
Pour ce qui est du travail de Lukas Ettlin sur la photographie, il est totalement irrégulier, bien que des plans d’ensembles soient réalisés avec brio, il gâche toute la minute d’après avec d’énormes zoom et une caméra aux poings instables et laborieuse qui n’avait strictement rien à faire là, pas étonnant de la part du directeur de la photographie de l’affreux « World Invasion : Battle Los Angeles ».
Quant à l’ost crée par l’ancien batteur des Red Hot Chillie Pepers, à savoir Cliff Martinez, elle est agréable et récupère des chansons que l’on avait pu entendre par exemple sur sa composition de « Drive » réalisé par le génial Nicolas Winding Refn.
Au final, cela donne un film moyen et irrégulier aussi bien dans ses jeux d’acteurs que dans sa réalisation, la seule recommandation véritable que nous pourrions faire quand à l’intérêt de le visionner est d’admirer la performance de McConaughey et sa délicieuse bande sonore.