En général, je n'aime pas les biographies, surtout au cinéma. Mais au-delà du personnage on traite ici de la déchéance d'une forte personnalité et cet aspect terrible qui a touché beaucoup de puissants est très bien traité.
Il y a aussi le côté politique. En 1979, les français riaient de la situation économique des anglais.
Les anglais ont choisi de confier leur destin à une dame de fer, nous avons confié le nôtre à des girouettes.
Les anglais en ont bavé, les allemands ont travaillé, nous avons chanté tout l'été.
Que croyez-vous qu'on nous dira quand nous crierons famine?
Elle nous a fait plier souvent. Nous l'avons haïe. Il faut dire qu'elle a bénéficié de l'étonnant soutient que la France a apporté à la Grande Bretagne pendant toute cette période.
Lorsqu'elle a poussé son célèbre "I want my money back!", au lieu de s'insurger, la France a fait preuve d'une complicité silencieuse mais efficace pour permettre aux anglais d'obtenir de nombreux avantages uniques en Europe (heureusement leur départ met fin à ces privilèges).
Pendant toute la présidence de Lord Brittan à la commission européenne, nous sommes restés étonnamment passifs alors qu'il cassait systématiquement toutes les initiatives des grandes entreprises françaises.
Lors du conflit des Malouines, nous avons soutenu la Grande Bretagne bien au-delà du raisonnable. Nous avons mis des moyens gigantesques en œuvre pour retrouver et racheter à nos frais les missiles exocet et les pièces de mirage qui auraient pu être utiles aux argentins, alors que les anglais auraient pu le faire eux-mêmes. Rappelons que ces iles nous ont été prises de force par les anglais et que les réussites des argentins étaient profitables à notre économie.
Pendant 14 ans, la France a soutenu toutes les initiatives britanniques envers et contre nos intérêts. Etonnant, non?
Mais elle a su réaliser la chose la plus difficile pour une personnalité politique: elle n'a pas cherché à plaire. Malheureusement, je ne vois, aujourd'hui, personne en France qui soit capable de ça.
A l'époque, si nous avions choisi Marie-France Garaud, elle aurait trouvé à qui parler.