Elle regarde la vie
Frappée d’ennui
Et s’émerveille de petits riens
Loin du quotidien.
Elle parle à sa famille
Comme si elle n’existait pas_
Invisible,
Muette.
Et lorsqu’elle sourit,
Elle ne peut s’empêcher
De couvrir sa bouche
Avec le bout de ses doigts.
Jusqu’à ce qu’une femme
Lui apprenne à découvrir ses dents,
A révéler son sourire_
Jusqu’à en rire.
Elle ne sait pas donner de conseils,
Reproduit ce qu’elle a toujours connu.
Depuis la violence de son père
Jusqu’à celle de son mari
Sous l’éloignement d’une sœur,
Et les séparations d’une autre.
Elle baisse la tête,
Puis la relève
Emue de la voix d’une femme
Qui l’appelle Sister.
Elle se couche sans espoir
Et se réveille sans autre ambition
Que celle de se coucher, changée
.
Puis elle évolue
Puis elle grandit_
Et la voici sûre,
Visible, Heureuse.
Car il est de ces moments
Qui chatouillent les réveils
Et apaisent le sommeil.