Suite de la trilogie de Kobayashi, après l'excellent premier film de La Condition de l'homme, on enchaîne de suite avec le second épisode...
Malheureusement je pense que celui-ci bien que bon voir très bon, n'atteint pas le niveau du premier.
Le premier film m'a semblé bien plus accentué sur le thème du film, en nous exposant avec force les conditions horribles pour les travailleurs ouvriers, encore plus horrible pour celle des prisonniers de guerre et même en passant celle des femmes, en l’occurrence les prostitués, le message était plus fort, plus intense. De nombreux débat entre Kaji et ses supérieurs, Kaji ne cessant d' essayer d'imposer sa vision nouvelle, nous poussait à la réflexion tous le long du film, on était constamment dans la confrontation.
Mais c'est moins le cas dans ce second épisode, après l'usine, les mines, les chantiers, on se retrouve donc à l'armée, l'ambiance est évidemment bien plus cadré, strict, militaire, quelques claques par ci par là... j'ai un peu une sensation de déjà vu... Mais je constate que de suite après ça, rigole plutôt de bon cœur... Même si on parle de l'armée, on est pas en prison, sinon comment expliquer la visite de la femme de Kaji qui permettra de passer une nuit de gala avec repas servit, chambre personnel, on est presque à l'hôtel ... On a vu pire non ?
Plus que la dureté de l'exercice physique, c'est ici la dureté de l'humiliation moral qui marquera les esprits, rentrer à la base en charrette plutôt qu'à pieds et vous risquez de le regretter ... passage du film qui m'en a rappelé un autre, peut-être il y a t-il un lien, je ne sais pas.
La guerre est désormais l’élément central du film, il l'était déjà dans le premier mais en arrière-plan, là on sent que l'ennemi est proche, qu'on pourrait être amené à rejoindre le front à n'importe quel moment... même si dans les faits, la vraie guerre, on la verra pendant les 25 dernières minutes de film, quand une impressionnante colonne de char russe dévaleront les pentes des plaines du nord, dévastant tout sur leur passage ... la plupart mourront, hé oui c'est ça la guerre.
Comme dit, Kaji a toujours des couilles mais tout de même un peu moins grosse que précédemment, il se plaindra des circonstances de la mort d'un soldat et des conclusions établies, il remettra en cause le rôle de cette guerre, une fois ou deux, s'en tiendra à ne pas frapper ses protégés (oui car le bougre a quand même réussit à obtenir une promotion) mais guère plus, ce n'est plus cette flamme qui l’animait aux mines quand celui-ci ne cessait de prendre la défense des prisonniers de guerre chinois, jusqu'à s'opposer à l'exécution de certains d'entre eux, finissant par recevoir des coups de fouet et un ticket gagnant sur le front de la guerre... quand celui-ci ne cessait de tenter d'imposer ses méthodes et à se plaindre de celles des autres, jusqu'au bout, du début à la fin, ce n'est plus le cas ici, plus de sacrifice. Sans doute est-il plus difficile de le faire à l'armée, chose sacrée, plutôt que dans une une mine. Peut-être me dira t'a qu'il en faut de plus grosse pour accuser l'armée face à un officier plutôt que de se plaindre du traitement des ouvriers dans les mines.
Pour tout le reste, il y a toujours l'immense maîtrise de Kobayashi quand il s'agit de filmer, les plans sont toujours aussi parfait, tout comme la mise en scène...