En préambule, il est nécessaire de savoir que la dystopie au cinéma, les Mad Max et La Planète des singes exceptés, ce n’est franchement pas ma tasse de thé. Cela l’est d’autant moins dans des espaces clos, dans une atmosphère à la Jeunet et Caro sauce américaine pour ados. Cela dit, il faut reconnaître que d’un point de vue esthétique, l’ensemble se tient malgré tout plutôt bien. La ville sous la terre est bien pensée même si elle n’est ni toujours lisible ni pas toujours crédible. L’ensemble ne manque pas d’idées autant sur le plan visuel qu’au niveau des personnages. On retrouve quelques fulgurances telles qu’on peut en trouver dans les œuvres phares des films d’anticipation mais on heurte assez vite le plafond de verre.


Le contexte apparaît ainsi rapidement problématique. Pourquoi les gens vivent-ils sous terre ? Qu’est-ce que le maire incarné par Bill Murray a-t-il à y gagner sinon de bouffer en cachette des boites de conserve qui ont plus de 200 ans ? Faute d’apporter des éléments plus éclairants, on comprend assez mal les enjeux du film. Le pouvoir semble bien pauvre pour justifier le contexte totalitaire. Les personnages séparés en deux clans simplistes : d’un côté, ceux qui font ce qu’ils ont à faire sans se poser de questions, et, de l’autre, ceux qui croient au monde de la lumière. Il faut dire qu’en 1h30, il est quand même bien difficile de présenter un récit plus complexe. Le récit apparaît donc très schématique et ne parvient jamais à justifier ses motivations.


L’autre souci majeur du film qui le rend bancal est sa difficulté à choisir sa voie. Pendant une heure, on se contente globalement d’une description du quotidien des uns et des autres, s’apparentant à une peinture dramatique de cette vie dans le futur. Puis tout bascule à une vingtaine de minutes de la fin dans le film d’aventures un peu à la Goonies qui détonne complètement. Cette partie est certes la plus palpitante car il se passait bien peu de choses avant mais le changement de ton pose question. En conséquence, le film semble basculer de la fable futuriste au récit d’aventures pour jeune public. À force d’hésitations, l’ensemble finit par laisser très dubitatif. Le choix d’un véritable parti-pris aurait sûrement donné une autre épaisseur au résultat mais, en l’état, ce n’est franchement convaincant même si ce n’est pas totalement mauvais non plus.


Play-It-Again-Seb
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le 13 sept. 2022

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