Qui va à la chasse, perd bien plus que sa place

Encore une petite danoiserie pour le plaisir des yeux. Un cinéma qui commence à se faire de plus en plus remarquer sous l'impulsion des quelques réalisateurs( Von Trier, Winding Refn, Vinterberg) et un Mads Mikkelsen que l'on retrouve un peu partout.
Un délice pour les yeux car au travers de cette sombre histoire où l'on vit la descente aux enfers de Lucas, on plonge dans l'univers du réalisateur, rural, authentique, chaleureux et pourtant si dur.
C'est fait de touts petits rien, trois mots, un peu d'insouciance, une personne qui veut trop bien faire et le terrible engrenage s'enclenche. On le voit venir de loin, l'insouciance de Lucas brisée, chasseur passionné se transformant en chassé désespéré. Mais alors toi spectateur incrédule devant ton écran tu n'es pas tout à fait d'accord.
-Merde c'était un peu léger comme enquête ça!
-Oui mais pourquoi cette enfant mentirait?
Et pourtant si, le mal est fait et c'est irréparable. La confiance s’effondre et le village fait fronde. On vit le désespoir sans fin d'un personnage méritant. Impeccable dans ses réactions, irréprochables dans ses réponses et pourtant balayé par la sournoise rumeur. On ne saurait mieux le conseiller le malheureux! Du coup on souffre, des scènes à faire pleurer dans les chaumières, à faire larmoyer la ménagère mais qui te harponne aussi, toi, témoin averti au sort fatal du surveillant impuissant.
Un décor idyllique, une trame tragique, une critique lyrique, j'en perds les pédales. C'est beau et ça fait mal, quand le prévisible en devient encore plus horrible.