Un film d'Anthony Mann réalisé avec une main dans le futal.

Il y aura sans doute peu à dire sur ce western un peu mineur d’Anthony Mann. C’est triste à dire, mais on sent une certaine fainéantise de la part de ce dernier. Peut-être milles raisons peuvent expliquer le manque d’ambition du film, en tout cas c’est ce qui transpire à presque tous les niveaux. Cela dit, je ne vais pas lui cracher dessus pour autant, même les plus grands réalisateurs ont leurs films mineurs.

Le film manque cruellement d’intérêt, d’enjeux. Le premier problème auquel je me confronte est le héros. D’une part parce que je suis très sceptique concernant la performance de Victor Mature, et d’autre part parce que son personnage n’est pas intéressant. Certes, il essaye de tirer parti de son apparence de rustre, mais en fait finalement juste un rustre, un héros un peu moche dont on se préoccupe peu du sort. Fatalement, on suit donc ses péripéties (qui ne sont pas franchement folles) un peu platement.

Comme Anthony Mann n’est pas non plus un mauvais réalisateur, même lorsqu’il se montre fainéant son travail n’est pas pour autant dénué de qualités ou d’intérêt. Ca n’est pas rythmé à la perfection, mais ça se laisse suivre correctement. On sent qu’il y a quelqu’un derrière la caméra, mais que le bouchon n’est pas poussé bien loin. L’avantage c’est que le film n’est pas désagréable. Il y a même quelques thèmes qui sont intéressants, mais le tout demeure exploité trop superficiellement comparé aux autres films du même auteur.

A voir éventuellement pour les afficionados souhaitant boucler l’excellente carrière d’Anthony Mann, ou pour les assoiffés de western. Ça n’est pas mauvais, ça occupe une heure et demi, mais je ne pense pas qu’il faille en attendre davantage.