Dès la première scène du film, un curé est expédié dehors par Davenne – joué par Truffaut lui-même. L'esthétique du film restera en cohérence avec cet acte : dans « La chambre verte », on voit très rarement le ciel – peut être même jamais. Les sentiments qu'éprouvent les personnages face à la mort s'opposent à toute attente, sont loin de toute quelquconque notion d'espérance – qu'elle soit céleste, terrestre ou que sait-on encore. Tout ce qu'on peut faire pour « nos » morts – expression qui revient souvent dans le film – doit être fait le plus vite possible, dès maintenant. Mais Truffaut ne s'arrête pas là, et décrit l'obsession dans laquelle s'enferment les protagonistes – obsession tant morbide que mystique – et brosse alors le tableau d'une sorte d'entre-deux mondes, renfermé et sombre, où l'on vit toujours, mais exclusivement aux côtés des morts.
Un film aussi beau que douloureux.
Trelkovsky-
7
Écrit par

Créée

le 4 mai 2013

Critique lue 763 fois

2 j'aime

Trelkovsky-

Écrit par

Critique lue 763 fois

2

D'autres avis sur La Chambre verte

La Chambre verte
MonsieurBain
7

Morts et vivants

Avec La Chambre verte François Truffaut décide d'aborder un sujet moins léger qu'à l'habitude. Non pas un film sur la mort, celui-ci se place clairement comme une œuvre sur les morts, sur les...

le 12 juil. 2017

5 j'aime

La Chambre verte
estonius
1

Même les meilleurs se plantent un jour

J'adore les films de François Truffaut, mais ici il faut bien avouer qu'on est en pleine catastrophe avec une film indéfendable. Déjà le sujet n'a absolument rien de passionnant (en plus d'être...

le 26 déc. 2018

3 j'aime

3

La Chambre verte
GuillaumeL666
10

Nos morts peuvent continuer à vivre

C'est la deuxième fois que je surnote en toute conscience un film de François Truffaut, tout simplement parce qu'au delà des qualités intrinsèques au film, celui-ci m'a beaucoup touché. Truffaut...

le 18 juin 2021

2 j'aime

Du même critique

Pornography
Trelkovsky-
10

Idées noires

Entre 1980 et 1982, le parcours des Cure s'est avéré être d'une cohérence totale : après avoir mis en place une pop introspective extrêmement fine avec Seventeen Seconds, le son curien semble...

le 30 déc. 2013

36 j'aime

4

Django Unchained
Trelkovsky-
5

À tout vouloir justifier ... (spoilers)

Depuis quelques films déjà, Tarantino a comme un besoin de légitimer la violence qu'il filme. Bien sûr, dans les grandiloquents « Kill Bill », l'histoire de vengeance n'était qu'un simple...

le 26 mai 2013

33 j'aime

7

Le Tableau
Trelkovsky-
3

Pour être comme tout le monde ...

Dès le début, le film affiche clairement son postulat : les pauvres gentils et les méchants riches. Dès le début, le réalisateur/moralisateur lance un propos très édifiant à son jeune spectateur :...

le 15 janv. 2012

28 j'aime

4