Normalement je suis très indulgent avec un film qui réunit Peter Cushing et (surtout) Christopher Lee. Le couple d'acteurs vedettes de la Hammer, les interprètes du Cauchemar de Dracula ou de ma version préférée du Chien des Baskerville, entraînent toujours ma sympathie, même dans les pires situations.
Mais trop, c'est trop !
Ce film part d'une très bonne idée et passe complètement à côté du sujet.
Peter Cushing est un professeur un peu farfelu convaincu d'avoir fait une découverte exceptionnelle : un étrange squelette, grand et difforme, qu'il prend pour un ancêtre de l'humanité. Mais quand il en nettoie la main à l'eau du robinet, la chair se reconstitue sous ses yeux. Il se rapporte alors à d'anciennes légendes qui assimilent ces créatures à la personnification du Mal.
Ce qui aurait pu être une bonne réflexion sur le mal devient vite pathétique. Le brave docteur prétend trouver un sérum pour immuniser contre le Mal. Le squelette lui-même n'attire plus l'attention des scénaristes, qui laissent tomber ce qui aurait pu être une très bonne source d'intérêt.
Par manque d'imagination, ils ne parviennent pas à développer suffisamment l'histoire principale alors ils se perdent dans des histoires secondaires sans intérêt, qui plombent le rythme et lassent le spectateur. La fille du professeur qui nous fait sa crise d'adolescence et refuse l'autorité paternelle. Le frangin (Christopher Lee) qui est un directeur d'asile psychiatrique méprisant et tortionnaire, n'hésitant pas à employer des méthodes brutales contre ces malades qu'il considère comme de la sous-humanité. La femme du docteur, mentalement instable. Un émiettement du propos qui est fatal au film.
Les acteurs font ce qu'ils peuvent. Peter Cushing est honnête, mais on l'a connu plus inspiré. Christopher Lee est toujours extrêmement efficace quand il s'agit d'incarner un personnage cruel. Mais ça ne suffit pas.
La réalisation ressemble à celle d'un téléfilm allemand. Les décors sont ternes, la photographie est grisâtre, etc. L'une des rares bonnes idées se situe dans le générique de début, qui défile sur les détails d'un tableau dont on comprend qu'il résume le film à venir.
En bref, un film ennuyeux dont on peut sans problème se passer.