La Capture
La Capture

Film de John Sturges (1950)

A mi-chemin entre le western et le film noir, ce film méconnu et sans prétention de John Sturges demeure plutôt intéressant.


Le scénario est assez bancal mais pas inintéressant, voyez plutôt : Lin Vanner, employé d'une compagnie pétrolière poursuit Sam Telvin, un américain soupçonné d'avoir volé la paie des ouvriers. Lin finit par retrouver le fugitif au milieu des rochers et le met en joue. Le seul hic c'est que Sam s'est blessé au bras et ne peut lever qu'une seule main en l'air. Lin panique et lui tire dessus, histoire d'être bien certain qu'on ne la lui fasse pas à l'envers. La blessure paraît bénigne mais Sam succombe de cette blessure une fois ramené en ville.


Lin est pris de remord, s'engueule avec sa femme vénale qu'il finit par quitter, et décide de changer de vie au Mexique. Grâce à un subterfuge assez foireux, Lin se retrouve à travailler chez Ellen Telvin, la veuve de Sam pour y entretenir le ranch. Suivent alors quelques scènes de vie quotidienne où on peut conclure rapidement que la vie de cow-boy n'est pas plus facile que celle d'employé de compagnie pétrolière.
Ellen Telvin finit par découvrir la véritable identité de son nouvel associé et le traite comme un chien. L'abcès finit par être percé entre les deux cohabitants et Lin, persuadé de l'innocence de Sam, décide de retrouver les véritables coupables.


Le tout marche un peu sur la tête mais la réalisation déjà efficace de John Sturges, ainsi que le jeu assez correct (bien que très théâtral) des acteurs permettent de passer un moment plutôt agréable.


En revanche, la pellicule est carrément sale. On se retrouve face à une photographie en noir et blanc ultra sombre et peu précise. Autant pour les scènes d'intérieurs, cela permet d'ajouter une sensation de chaleur et d'intimité ; pour les scènes d'extérieurs, le rendu est simplement peu lisible et pas très propre.
Certains choix de réalisation sont à oublier, à l'image de ce flashback totalement inutile et extrêmement long dans lequel Lin raconte l'intégralité son histoire au prêtre qui l'héberge dans sa fuite.


Sinon, les quelques scènes de guitare sont très agréables. L'ambiance du Mexique est envoutante et la fièvre de la recherche de l'or noir est également très bien retranscrite. On a un peu de mal à déceler la patte de celui qui deviendra quelques années plus tard un grand réalisateur, mais cette Capture, malgré un scénario de téléfilm, transpire déjà le cinéma.

Kevin_R
5
Écrit par

Créée

le 1 janv. 2021

Critique lue 194 fois

1 j'aime

Kevin R

Écrit par

Critique lue 194 fois

1

D'autres avis sur La Capture

La Capture
Kevin_R
5

Errare humanum est

A mi-chemin entre le western et le film noir, ce film méconnu et sans prétention de John Sturges demeure plutôt intéressant. Le scénario est assez bancal mais pas inintéressant, voyez plutôt : Lin...

le 1 janv. 2021

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Kevin_R
3

Les 8 insupportables bavards

Au regard de l'accueil critique très favorable de la majorité des spectateurs, il me semble d'abord nécessaire de prouver ma bonne foi avant tout propos. J'ai découvert Quentin Tarantino alors que...

le 10 janv. 2016

20 j'aime

3

Les Évadés
Kevin_R
5

Under Control

Si la réalisation de The Shawshank Redemption est marquée par un très grand classicisme, ce défaut d'originalité permet néanmoins au récit de se dérouler sans véritable accroc dans le rythme. Les...

le 8 mars 2015

19 j'aime

4

Les Sept Samouraïs
Kevin_R
9

You'll never walk alone

Œuvre quelle que peu à part au sein de la filmographie de Kurosawa, Les Sept Samouraïs constitue pourtant l'un des ses plus grands films. Le long-métrage interpelle d'abord par son apparente...

le 28 févr. 2015

11 j'aime

6