Cela fait longtemps que je le repousse celui-là, à cause de sa longueur.
Et c'est vrai que c'est long, même à postériori. En fait, le scénario est très bien, bourré de répliques aussi drôles que fines, de bons jeux de mots, mais sa structure comporte quelques problèmes : le fait est, les dernières 50 minutes consistent plus en du cabotinage et une tentative de fermer toutes les portes ouvertes pendant le film qu'autre chose. La fin, on l'avait déjà au lever de rideau après la chanson, pas besoin de forcer à ce point le happy ending. Bon, ça reste drôle, parce que c'est bien écrit, mais c'est moins pertinent. Autre séquence qui peut tomber à l'eau, et qui justifie d'ailleurs maigrement ces 50 dernières minutes, la scène du coup de fil : à ce moment là, on sort du huis clos, ça casse le rythme instauré jusque là.
Côté mise en scène, puisqu'il s'agit de théâtre avant tout, on peut dire que c'est bien fait. Le décor est simple, les acteurs jouent très bien de la disposition des objets, des portes, etc. Le choix de la décoration est également intéressant, sobre, mais suffisamment parlant pour informer sur notre héros. Les comédiens sont très bons, Bourvil un peu plus en roue libre que dans un film, mais tout le monde est agréable à suivre (en particulier la mignonne Pierrette Bruno). Les chansons sont très bonnes : je savais que Bourvil chantait, mais je ne l'avais jamais entendu, c'est maintenant chose faite. À noter que les textes de ces chansons sont aussi amusants.
En ce qui concerne la capture pour en faire un film, c'est assez réussi. J'avais peur qu'il n'y ait pas de gros plans, mais ça va, les techniciens ont su positionner leurs caméras et jouer avec différentes valeurs de plan de manière à servir l'intrigue, les effets humoristiques ou dramatiques. Quelques plans tremblotant par-ci, un plan flou par-là : ils sont rares fort heureusement, on peut dire que globalement c'est maîtrisé.
Bref, "La bonne planque" est une bonne comédie, un peu longue avec une fin qui semble ne jamais arriver (ou plutôt arriver, puis partir, puis revenir, puis partir encore et enfin revenir pour de bon) mais qui reste très agréable à découvrir.
