Une femme, c'est un homme qui pleure de temps en temps.

Nous sommes en 1966, Simon, un gangster expérimenté prépare un casse sur la Côte d'Azur avec son fidèle associé Charlot (le génial Charles Gérard) qu’il injure autant qu’il estime. Alors qu’il tâte le terrain pour préparer son coup, Simon repère Françoise l’élégante antiquaire, voisine de la bijouterie qu’il a l’intention de braquer. Cependant dire que l'intrigue parle d'un énième braquage de bijoux planifié est trompeur puisque cela ne prend en réalité qu'une partie du film. Dans La Bonne Année, il y a un mélange d'études des personnages, de romance, de comédie, de satire, et même de drame lorsqu’on comprend tout le parcours de Simon.

J’ai beaucoup aimé ce film pour ses dialogues plutôt chouettes, sa direction sobre et peu invasive grâce à laquelle on ressent une grande liberté de jeu de séduction entre Lino Ventura et Françoise Fabian, amenant ainsi à des scènes authentiques à l’alchimie fringante et satisfaisante. Cette idylle, qui va naître entre ces deux personnages, est quasi-utopiste, mais les deux se donnent le droit d’y croire. Il y en a pour tous les goûts, certains apprécieront l’amitié à la fois tumultueuse entres les inséparables Simon et Charlot. D'autres aimeront la romance entre un escroc charismatique et une belle antiquaire. D'autres encore aimeront le large éventail de sujets de conversation, dont la définition des femmes pour les hommes et la définition des hommes des femmes.

La Bonne Année, c’est l’opposition de la vulgarité et du paraître intellectuel, l’important, c’est l'amour et l’amitié spontanée aussi rêvés qu’ils puissent être, caractérisant l'insouciance d'une époque que beaucoup de nos aînés regrettent. C’est aussi malheureusement un dur retour à la réelle cruauté de la vie et sur les décisions que l’on prend et les conséquences de celles-ci.

Quoiqu’il en soit, La Bonne Année est un de mes préférés de Claude Lelouch avec L’Aventure, c’est l’Aventure et Itinéraire d’un enfant gâté, vous comprendrez certainement pourquoi.