Fantasia en fadasse

1946 : si les USA sortent de la guerre, le studio Disney n'est pas sorti de la panade financière. Leur solution : faire des long métrages sous forment de compilation de long-métrages, incluant des passages prévus pour Fantasia qui n'ont pas pu se faire. Le résultat ? Médiocre.

A vrai dire, j'étais content de revoir un Disney de cette époque : la vue de court-métrage musicaux ne me gène pas du tout, et ça peut même donner des surprises intéressantes comme le Crapaud et le Maitre d'école. Mais au final, c'était super inégal et on s'est plusieurs fois ennuyé. En vrai, le film enquille 3/4 d'heures vraiment piteux avant de connaitre un pic avec l'adaptation de Pierre et Le Loup (pas mal même si la musique de Prokovief relève vraiment l'ensemble) et de rester sur une moyenne honorable le reste du long-métrage.

Je vais redécouper segment par segment ça ira plus vite :

- The Martin and The Coys : Mouaif. C'est rigolo au début mais la fin avec le couple qui se dispute est convenue et plutôt nulle.

- Blue Bayou : C'est le segment du clair de Lune de Debussy prévu pour Fantasia sauf qu'ils ont complétement changés la musique. Au final, on y perd complètement, ça affadit tellement le film.

- All the Cats join in : Premier segment que j'ai bien aimé, notamment tout le côté "dessin simplifié" avec le crayon qui dessine les décors ou les accessoires au fur et à mesure. En plus il y a un côté "adolescence des années 40/50" qui fait un peu vintage.

- Ballad in Blue : Clairement un de ce qui fait "sous-Fantasia" : de l'animation pas tout à fait abstraite, pas tout à fait limitée sur un morceau un peu fadasse.

- Casey at the bat : Franchement, je m'attendais à plus drôle. Non seulement, ça fait un peu "Etats unis du terroir" mais on se demande ce que ça va faire là, mis à part que ça ressemble pas mal à The Martin and the Coys. La chute est prévisible et pas si drole que ça au final.

- Two Silhouettes : Je me suis tellement emmerdé que je suis parti faire du thé. C'est juste de la rotoscopie. Pas de quoi s'en relever la nuit.

- Pierre et le Loup : Une bonne bouffée d'air frais, même si avec le recul, je trouve le passage un peu trop bavard. Pierre et le Loup à l'origine avait été écrit pour faire travailler l'imagination des enfants (et les faire reconnaitre les instruments de musiques.) Du coup, autant la présence d'un narrateur sur les disques est pas idiotes, autant lorsqu'on a un visuel c'est d'un seul coup redondant. Pour le coup ça aurait vraiment donné un aspect très Fantasia au film, mais justement, à la base c'était fait pour. On y voit une grosse influence "Russie Tsariste" dans un Disney ce qui, encore une fois, est quelque chose qui ne réapparaitra plus dans leurs productions, surtout lorsque l'on sait à quel point la guerre froide va s'intensifier dans les années à venir.

- After You've Gone : Pas mal du tout. C'est très splastick, c'est dynamique, ça fonctionne bien. On retrouve un peu l'esprit de Fantasia

- Johnnie Fedora and Alice Bluebonnet : C'est mignon, mais ça a un poil mal vieilli, tant dans le trait que dans l'histoire.

- The Whale Who Wanted to Sing at the Met : Heureusement que c'est le segment qui fini le film parce que c'est un des meilleurs moment du film (et l'un des plus longs.) On retrouve un peu le côté Fantasia vu qu'il s'agit d'une histoire destinée à faire découvrir l'opéra au plus jeune. C'est plutôt rigolo à regarder et le fait que tout ai été doublé par un seul acteur (Nelson Eddy qui avait une sacré tessiture) rend le tout assez fun. C'est pas à s'en tordre de rire, mais c'est sympathique.

Purée, plus que 2 films du même tonneau et j'aurais fini cette période.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, pourquoi pas.

Possibilité de remake/suite : Depuis le bide de Fantasia 2000 je ne suis pas sûr qu'ils voudront recommencer.
Le détail qui me titille : Pourquoi tous les "beaux gosses" de ce film ressemblent à des sous-Gaston ? (Barraqué et prétentieux.)
Suis-je le seul ? A me dire que s'ils ont tués la baleine, ils auraient au moins pu tuer le canard.