La Belle fait partie de ces chefs-d’œuvre rares et méconnus qui convainquent à l’instant où on les voit, qui disent l’essentiel du cinéma, voire de la vie, tout de suite, avec la force des évidences. L’alchimie qui s’opère dans La Belle est parfaite : justesse du geste et des échelles de plan, beauté visuelle, délice sonore…, c’est une fable simple, son interprétation, quasi-miraculeuse.


Dès le générique, on comprend à quoi à on a affaire. Un poème, une ode à la liberté, à la beauté, à la simplicité, à la bienveillance et à l’espérance… Le film commence en contre-plongée vers le houppier scintillant des arbres : lumières d’été, silence apaisant, l’espoir peut-être déjà… Travelling arrière, et la caméra redescend vers la terre des hommes, qui sont en fait ici des enfants. Un petit groupe joue dans le lit d’une rivière asséchée à « La belle », un jeu qui consiste, on l’apprendra plus tard, à se réunir en cercle autour de notre personnage principal, Inga, au physique censé être disgracieux avec ses taches de rousseurs, ses grandes jambes nues, ses yeux ronds et rapprochés, ses grosses joues, et de lui dire combien elle est « belle », de vanter ses multiples qualités, alors qu’elle danse au milieu du cercle, gracieuse, lumineuse, telle une déesse se nourrissant avec bonheur des offrandes qu’on vient lui porter.


Voir le commentaire complet sur La Saveur des goûts amers : La Belle Saveur


——————————————————————


À retrouver sur La Saveur des goûts amers :



En rab :


Limguela_Raume
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les Pinaculaires

Créée

le 21 janv. 2018

Critique lue 404 fois

2 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 404 fois

2

D'autres avis sur La Belle

La Belle
blacktide
7

La Petite Fugitive

1969, Armstrong est le premier homme à arpenter l’astre de la nuit quand Woodstock crée la légende en faisant de 3 jours de paix un hymne pour l’éternité. Qu’importe le bond de géant quand les petits...

le 27 mars 2019

19 j'aime

10

La Belle
D-Styx
7

De l'essence de la beauté

C'est pas tous les jours qu'on voit un film lituanien de 1969 au cinéma :) La bande annonce (qui correspond aux premières images du film) m'avait donné hyper envie de voir le film, qu'on pourrait...

le 30 août 2018

9 j'aime

4

La Belle
Morrinson
7

Le temps qui passe

Le mode d'expression utilisé dans La Belle pour décrire une étape charnière de la fin de l'enfance peut s'avérer déroutant, sous certains aspects très subjectifs (au sens où ils ne s'expliquent pas...

le 26 avr. 2019

8 j'aime

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Ouvre les yeux
Limguela_Raume
8

Odyssée post-mortem

Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...

le 14 févr. 2022

5 j'aime