This is péplum !

Autant dire que ça faisait des années que je voulais voir ce film. Pourquoi ? Eh bien parce que ça me rendait curieux de découvrir d’une certaine manière « l’original » de 300. J’entends déjà râler çà et là « ouaiiiis, blabla, nawak, 300 c’est une adaptation de comic, ça vient pas d’un vieux pépluuuum, bouuuh, le naaaaze ! ». Forcément, c’est vrai, mais j’ai tout de même eu l’impression durant le visionnage que ce péplum des années 60 n’est pas totalement étranger à la conception du film de Snyder (et à celle du comic de Miller).

Car honnêtement, je suis plutôt surpris. Dire que je m’attendais à un bon film serait un mensonge, c’est juste la curiosité qui me guidait. Mais ça n’est pas si mal. Déjà, parce qu’il y a un effort sur le traitement de l’histoire. Rien de grandiose à signaler, mais suffisamment pour construire une histoire qui ne repose pas que sur de la baston. Caricature et unilatéralisme sont au rendez-vous pour les personnages, en revanche. Le film s’évertue tout de même à contextualiser un minimum son développement ce que je trouve louable dans l’intention. Il n’est d’ailleurs historiquement pas totalement à côté de la plaque, même si cela va de soi qu’un traitement Hollywoodien est appliqué par-dessus l’Histoire.

Formellement, c’est plaisant aussi. Le film est plutôt visuellement soigné, un peu platement mis en scène, mais le tout demeure correct. J’émets tout de même des réserves sur certains choix de découpage, notamment en ce qui concerne l’armée des Spartiates. Le but d’un découpage, c’est de pouvoir jouer sur les plans, leur composition, leur enchainement, pour donner une intention dans l’action. Or, là, chez les Spartiates, eh bien ils m’ont l’air bien faibles. C’est bête à dire, mais c’est important dans un tel film de faire attention aux rapports de force qu’on entretient. A plus d’une reprise, leurs lignes sont filmées avec des plans larges, et ça n’en impose pas vraiment, les soldats font très vite clairsemés. Ça m’a donc chagriné, pour un film censé développer la puissance de Sparte.
Il n’y a pas tellement d’ambition dans l’ensemble, mais le film reste divertissement correct, bien que rempli de défauts. Et puis bon, c’est rigolo de retrouver des répliques qui sont présentes dans la version de Snyder : « This is madness », « Push them to the sea », « - Our arrows will blink the Sun – Then we’ll fight in the shadow », bien que le contexte et la mise en scène different. Pas le péplum du siècle, mais un film sympathique à découvrir.