Un film qu'il est possible de detester aussi bien que de beaucoup aimer. Je ne pense pas qu'il soit possible de rester entre les deux. Les prises de vues sont pour part tres belles, servies par des paysages et une nature qui devorent les personnages, les isolent, leur sert de lit, ou crie leur dechirure a leur place. La pate vietnamienne du realisteur y est sans doute pour beaucoup (nature tres verte et foisonnante). Mais justement, l'esthetique n'en est pas du tout japonaise, et c'est peut-etre cela qui me laisse un peu mal a l'aise, le traitement des emotions est assez direct. Abstraction faite de cela, le sujet delicat de l'absence de ceux qui marquent notre vie, l'influencent a jamais et vous quittent sans mode d'emploi pour gerer leur disparition volontaire, est traite avec maestria. Impossible de ne pas accompagner Watanabe dans ses efforts pour se forcer a vivre a cause de celui qui en a decide autrement. Les ruptures brutales de musique ou de decors font echo au labyrinthe anguleux de la quete du bonheur duquel les personnages tentent de trouver la sortie. Un dedale dans lequel chacun d'eux trouvera une voie differente pour pouvoir ou non le vivre, tout ceci sur fond de tentative de rebellion des annees 68, qui contraste avec leur isolement personnel.