L'Ultimatum des trois mercenaires par Teklow13
C'est un beau film de fin de carrière (même si ce n'est pas le dernier d'Aldrich, et si le cinéaste ne la sûrement pas envisagé comme tel). Un film fatigué, voir épuisé au regard de son dispositif et de ses scènes d'actions, figé, ancré dans une imagerie télévisuelle sans saveur : des split screen questionnant la position du spectateur (à qui l’on refuse de voir la vraie image toutefois), une image grise, triste.
Alors que des nouveaux cinéastes (Coppola, De Palma, Scorsese) vont retranscrire leur vision de la société américaine de l’époque, le Vietnam, la politique, JFK, avec un geste rageur, Aldrich démontre un pessimisme (le final est probablement le plus désenchanté de sa carrière), un essoufflement et un désabusement très marqué. Le contraste avec le générique du début est étonnant, et témoigne de ce constat car l’on passe d’une imagerie romantique et soyeuse, au gris tranchant bureaucratique et aux écrans interposés.