C'est pas beau de mentir, mais c'est si bon

Sébastien Marnier a de nouveau fait un excellent film, avec un travail énorme à la fois sur la direction des acteurs et sur la mise en scène.

Laure Calamy crève l'écran et c'est formidable à voir. Je pense que c'est indiscutablement l'un de ses meilleurs rôles et ça a dû être un plaisir pour elle de jouer un rôle aussi ambiguë. Parce que cette ambiguïté va traverser tous les personnages mais comme elle est au centre de l'intrigue ça se ressent encore plus à travers elle.

Sébastien Marnier parvient à s'approprier le thriller à la Chabrol en conservant cette dimension malsaine qui a fait le succès de cette "formule" grâce à la mise en scène. Que ce soit l'intelligence avec laquelle les split screens sont mis en place dans le film pour se concentrer individuellement sur les personnages ou capter leur regard via un autre moyen qu'un champ-contrechamp ou encore la construction de la tension lorsqu'un personnage en cherche un autre dans une foule, c'est toujours très malin et ça marche.

De nos jours, ça devient de plus en plus difficile d'impressionner le spectateur uniquement avec l'intrigue. Ça fait plaisir de voir des gens très compétents à la mise en scène pour que l'intérêt du film soit ailleurs, pas uniquement dans le déroulement de l'histoire mais surtout dans la façon de la raconter.