On est en 1958, Robert Wise enchaîne toujours les films à une vitesse folle, tout en étant capable de s'attaquer à différents genres, et Hollywood multiplie les œuvres autour de la guerre, notamment celle de 1939 - 1945.


La réunion des deux donnera Run Silent, Run Deep.


Il est ici question d'une histoire de vengeance, celle d'un commandant qui voit son sous-marin détruit par un destroyer japonais et qui fera tout, avec un autre engin de guerre, pour retrouver ses bourreaux, quitte à y entraîner un nouvel équipage et à désobéir aux ordres. Comme très souvent, Robert Wise fait preuve d'une réelle efficacité, mais Run Silent, Run Deep fait aussi partie de ses œuvres dont il peine à donner une réelle dimension et une touche personnelle.


Effectivement, le film manque d'émotion, notamment sur le sort des personnages et des enjeux, mais aussi d'une véritable dimension horrifique autour de la guerre et des massacres humains que cela engendre. C'est réellement dommage car le scénario pouvait prêter à cela, tout comme le talent de Wise qui a déjà su faire de très grandes œuvres (et qui en refera d'ailleurs par la suite). Néanmoins, le metteur en scène de Nous avons gagné ce soir parvient à inclure une certaine tension à son récit, en plus de proposer une intrigue tout le long bien ficelée et captivante.


L'aspect intéressant du film sur trouve notamment dans l'affrontement entre le commandant et le lieutenant, où il fait ressortir toute l'intensité de ce duel, avec Clark Gable et Burt Lancaster qui sont tout simplement remarquables. Les décors sont aussi bien choisis, bien que parfois un peu trop voyants, tout comme la façon dont Wise aborde les tactiques de guerres tandis que quelques séquences restent vraiment réussies, à l'image du final ou du plan pour faire croire à une destruction.


Emmené par deux remarquables comédiens, Run Silent, Run Deep se révèle être une oeuvre efficace et plutôt bien ficelée, avec des affrontements intéressants, qu'ils soient entre deux humains, des nations ou des idéologies, et même si ce n'est pas totalement préjudiciable, on peut regretter l'absence d'une atmosphère forte et de sensations à la hauteur des enjeux mis en scène par Robert Wise.

Docteur_Jivago
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le 19 juin 2019

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Docteur_Jivago

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