Dans une petite bourgade états-unienne, différentes personnes font appel au Dr Bennel pour la raison suivante : ils ne reconnaissent plus l'un de leurs proches. Physiquement, l'illusion est parfaite, mais ils le savent : ils ont à faire à des imposteurs. D'abord incrédule, penchant pour la thèse d'une hystérie collective, le médecin finit par avoir la preuve que des "voleurs de corps" se sont emparés de la ville et il se lance dans une folle cavalcade pour échapper à ces envahisseurs et tenter de prévenir les autorités.

Alors oui, ce film est teinté de propagande maccarthyste. En ces années 1950 où la peur du rouge fait rage, comment ne pas faire le lien : des ennemis invisibles... ils peuvent être n'importe qui (famille, amis, voisins)...ou encore le rejet de l'individualité pour une force collective.
Ce qui pour moi importe le plus, c'est que l'on a ici un long-métrage de science-fiction de grande qualité, que ce soit de par son scénario, son casting ou sa réalisation.

Première des quatre adaptations du roman de Jack Finney, Body Snatchers propose une histoire assez originale, passant efficacement de la paranoïa du début à une angoisse de plus en plus intense au fur et à mesure que l'étau se resserre autour de notre héros. Une histoire d'amour s'y greffe sans niaiserie aucune, grâce au personnage de Becky, qui l'accompagnera dans sa fuite quand ils ne restera plus qu'eux pour empêcher l'invasion de gagner tout le pays. Dans certaines scènes très efficaces, la tension est palpable, je pense notamment à celle de la grotte, vraiment oppressante grâce, entre autre, à l'utilisation judicieuse de gros plans sur les visages des deux protagonistes. Enfin, la courte durée du film, moins d'1h20, contribue à lui donner un rythme qui n'a jamais l'occasion de s’essouffler.

Le Dr Miles Bennell est incarné par un Kevin McCarthy (le nom... ça ne s'invente pas !) plus que convaincant, et j'ai été charmé par Dana Wynter (Becky), juste, élégante et très jolie, ce qui ne gâche rien.

Un mot sur la photographie très réussie, surtout lors des scènes de nuit. Un jeu d'ombre et de lumière et une esthétique globale soignée rendent Body Snatchers très agréable à regarder.

PS : Il ne faudrait pas se laisser tromper par la traduction française plus qu'hasardeuse du titre, il n'est ici jamais mention de sépultures, de cimetières... "Body Snatchers" pouvant se traduire par "Voleurs de corps".
Pravda
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le 15 oct. 2012

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