Je l'ai chopé sans y croire, l'affiche ne me disait trop rien. Mais le pitch donnait envie de prendre ce risque. Et j'ai bien fait.


L'intrigue comporte des défauts mais m'a plutôt séduit globalement. On trouve de bonnes idées, mais elles ne sont pas toujours approfondies comme on le voudrait. C'est parfois assez glauque et malsain mais les auteurs n'exploitent pas assez ce climat ni ces situations glauques. Du coup tout paraît un peu trop soft alors qu'on a tous les éléments pour un film vraiment angoissant. Les personnages, en plus, sont très intéressants : les films d'horreur avec des gosses sont trop rares, ne boudons pas notre plaisir avec celui-ci, surtout qu'on ne les prend pas pour des cons. Les flashbacks sont inutiles, il est dommage de les avoir conservés ; j'imagine que pour l'auteur c'était important, ça permettait de mieux situer le mental du héros, mais je ne pense pas que c'était vraiment utile pour cela ; pour moi ça casse surtout l'ambiance, ça raconte autre chose. Ou alors il aurait fallu tout montrer d'une traite au début. Ou bien jouer plus avec l'abstraction des rêves plutôt qu'une sous-intrigue aussi concrète.


La mise en scène est soignée. On trouve des plans séquences très chouettes, des mouvements de caméra ambitieux mais fluides. Le tout sans trop avoir l'impression que le réalisateur veut en foutre plein la vue. Malheureusement, ce style soigné fait défaut à l'ambiance qu'on aurait préféré plus poisseuse ; tout cela est donc trop propre par rapport à ce qu'on nous raconte. Les acteurs sont excellents, les gosses y compris. Le décor principal est cool et bien exploité au travers de la narration et des mouvements de caméra. Les effets spéciaux sont assez mauvais, que ce soit le maquillage du grand brûlé (on dirait un rescapé de la planète des singes ou les effets de flammes. La musique fonctionne.


Bref, le film est plutôt efficace, mais on ne sent pas assez le côté épouvante à cause d'un emballage trop propre, trop soigné, trop méticuleux. Mais ça reste chouette grâce à l'histoire bien menée, même si certains passages auraient pu être poussés plus loin.

Fatpooper
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le 15 mars 2019

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Fatpooper

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