Deuxième et dernier film qu'a tourné Jean Gabin aux Etats-Unis, il s'agit clairement d'une œuvre de propagande, qui magnifie la résistance française... L'acteur français joue ici un condamné à mort qui est sauvé de la guillotine par un bombardement allemand, et profite non seulement pour s'enfuir, mais aussi pour usurper l'identité d'un soldat se trouvant au même endroit, et qui est décédé. Son ancienne identité étant désormais inconnue, il va s'engager dans la guerre, mais au Tchad où le nom du soldat mort, Lafarge, était déjà connu en tant que héros de guerre.
Le film repose sur cette supercherie, cette nouvelle identité de Gabin qui échappe ainsi à la guillotine, et qui profite d'aller sur cet autre continent pour devenir un autre ; un héros. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un film américain, donc il est un peu surprenant de voir des français parler tous anglais, y compris Gabin (et un excellent anglais d'ailleurs). Mais également dans les deux messages de Juin 1940 qui sont la capitulation de l'armée française par le Maréchal Pétain, et l'appel à la résistance du général de Gaulle !
D'ailleurs, Jean Gabin est le seul acteur français, dirigé aussi par l'autre français de cette production qui est Julien Duvivier, et il faut dire qu'il dénote face aux américains, avec son physique si atypique. Mais je le trouve plutôt bon, car il n'hésite pas à jouer un salaud, mais dont les faits vont le transformer en héros, notamment lors du final.
Ce qui est amusant, c'est qu'on voit assez nettement que tout a été tourné en Amérique, avec les voitures typiquement américaines dans une France reconstituée, l'anglais constamment parlé comme je le disais plus haut, et l'appel à se battre pour les gens à cette époque.
Ce dernier film américain, au succès mitigé, poussera Gabin à s'engager lors de la Seconde Guerre Mondiale, et n'aura pas aimé le résultat, à tel point que lors de sa sortie française en 1946 (deux ans après les Etats-Unis), il sera doublé ... par Robert Dalban !
Cela dit, L'imposteur n'a rien de honteux, au mieux, c'est une curiosité de voir la force française exhalée dans un film américain.