En 1909, Sherlock Holmes (Vernon DOBTCHEFF, 84 ans, à la carrière longue comme le bras, ayant débuté au cinéma et à la télévision en 1965), personnage créé en 1887 par Arthur Conan DOYLE (1859-1930), tue accidentellement la femme d’Arsène Lupin (Charles CLEMENT), personnage créé en 1905 par Maurice LEBLANC (1864-1941). Les deux se retrouvent en 1928 dans un musée (tournage dans le conservatoire d’anatomie de la faculté de médecine de Montpellier)


où Lupin, surveillé par Holmes, veut s’emparer du manuel Stein qui permet de voler Dieu (et donc de récupérer les âmes mortes)


; ils sont pris pour cibles par des hommes armés portant une sorte de masque à gaz et agissant pour le compte de Fantômas, personnage créé en 1910 par Pierre SOUVESTRE (1874-1914) et Marcel ALLAIN (1885-1969)


et qui a pris en otage Victoire, la nourrice d’Arsène Lupin. Holmes et Lupin décident de faire équipe contre Fantômas


. On reste sur sa faim malgré l’ambiance de thriller (un peu confuse), la belle photographie d’Alexandre d’AUDIFFRET [évoquant celle du film « La cité des enfants perdus » (1995) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet] et la musique de Mathieu ALVADO. En fait, ce court métrage constituerait le 1er épisode d’une série ou plus vraisemblablement un « teaser », une accroche, pour un long métrage mais qui n’a pas obtenu de financement. Quel dommage car cela promettait ! Il a été projeté en mars 2018 au cinéma Max-Linder à Paris et probablement dans des festivals de courts-métrages (Clermont-Ferrand ?). Le titre fait allusion à une théorie de biologie évolutive proposée par Leigh Van VALEN (1935-2010) que l’on peut résumer par le fait que l’évolution permanente d’une espèce est nécessaire pour maintenir son aptitude face aux évolutions des autres espèces avec lesquelles elle cohabite. Cette théorie privilégie les facteurs biotiques comme facteurs sélectifs. Elle tire son nom d’un épisode du livre, « De l’autre côté du miroir » (1871), qui fait suite aux « Aventures d’Alice au pays des Merveilles » (1865) de Lewis CAROLL (1832-1898), au cours duquel Alice et la Reine rouge se lancent dans une course effrénée ; Alice remarque qu’on arriverait généralement à un autre endroit si on courait très vite pendant longtemps et à laquelle la Reine rétorque qu’on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit et que si l’on veut aller ailleurs, il faut courir deux fois plus vite ! Ainsi, la sélection naturelle favorise les prédateurs les plus rapides mais aussi les proies les plus rapides, d’où un régime stationnaire concernant les rapports de forces entre espèces, d’où le qualificatif de paradoxe de l’évolution concernant cette théorie. De façon pratique, pour faire du sur place en sens inverse d’un escalator, il est nécessaire de ne jamais cesser d’avancer, sinon on recule !

bougnat44
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le 15 août 2022

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