Honneur et déshonneur

Un film que mon père aime beaucoup, mais et cela se comprend, m'interdisiat de voir. Voilà pourquoi je ne le découvre qu'aujourd'hui. Grand film sur la guerre d'Algérie. Sous la direction d'un Pierre Schoendoerffer au sommet de son cinéma, cinéma exigeant, que d'aucun appelleront peut-être intellectuel, mais qui met aux prises les vrais réalités de ce conflit. D'un côté, une armée française, composée de pro-Algérie française, de soldats du contingents, de vrais militaires, élevés dans l'honneur des maquis, de salopards, fous de la "Gégène" et pas regardant pour une "corvée de bois". De l'autre des algériens valeureux, eux-mêmes issus des troupes de la Libération, des fellagas, des salopards qui tuent ou égorgent en douce. C'est tout cela la guerre d'Algérie et bien difficile d'y voir clair. C'est tout le sujet du film. Comment la mascotte du maquis des Glières a-t-elle pu devenir ce capitaine déshonorant pour l'armée française et que traîne le grand sociologue sur les plateaux de télévision ? Un homme, avec ses valeurs, ses dualités, son héroïsme, ses renoncements...et qui sais, sa faute, reconnue finalement en sous-main par ceux qui commandaient et se moquent bien de l'honneur du capitaine Caron.
Véritable étude de la période, donnant à voir, succinctement, mais de manière crue l'horreur de certaines pratiques des deux camps, le film est à voir et à revoir par les plus jeunes générations pour leurs données un aperçu de ce qu'a pu être la guerre d'Algérie.
Dommage que le combat de la veuve ne soit pas mieux porté par une Nicole Garcia un peu éteinte, et la réalité du héros par un Jacques Perrin parfois en sous mesure. Mais les scènes du procès sont très bien données et celles de combat aussi.
Une page d'histoire et de cinéma. Immanquable.