Une interprétation magnifique de Charles Denner tout d'abord, qui rejoint peut-être la mélancolie de Melki dans l'Acrobate de Pollet. Récit post-mortem énoncé par lui-même d'un innocent idéaliste, dont l'insatiable curiosité amoureuse pour les femmes constitue un rempart rêveur contre un monde empesé par la norme sociale bourgeoise, pour laquelle il éprouve une sainte angoisse. Passagèrement redondant par moment, et peut-être un peu trop littéraire, le portrait est superbe, finement psychologique. Le film illustre parfaitement, comme "Anatomie d'un rapport" (1976), les retombées de la révolution sexuelle, et les questionnements d'une époque charnière, sur le couple, le patriarcat, l'émancipation des femmes, la virilité, la liberté d'aimer...Somme d'idées qui s'illustrent à travers le rêve d'une île occupée par des femmes, utopie dans laquelle il a vécu en réalité de son vivant !

Longtemps restent à l'esprit des idées scénaristiques, comme le visage dans le vent à 120 km/h pour reprendre la "décence" du teint ! , les 137 boutons ! , ou "l'enfant c'est moi" !

Flip_per
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Enfance, Révolution/Libération sexuelle, Romance, Marginalité et Couple

Créée

le 25 nov. 2023

Critique lue 2 fois

Flip_per

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur L'Homme qui aimait les femmes

L'Homme qui aimait les femmes
Lazein
9

Festival de cannes

D'emblée, je sors mon joker car j'ignore tout des antécédents de Truffaut, si ce n'est un vague souvenir de l'avoir suivi à bord d'une trame de métro et croisé lors d'une pige chez Spielberg. Dans...

le 23 juil. 2014

35 j'aime

11

L'Homme qui aimait les femmes
Figoluu
9

«Les jambes de la femme sont des compas lui donnant son équilibre».

Ce film ne parle pas de drague car la dragueurs sont lamentables. C'est l'évocation brute de la séduction, l'art d'être pris au jeu ou de jouer. Le titre est un slogan qui annonce tout. Bertrand aime...

le 11 déc. 2020

18 j'aime

4

Du même critique

Le Voyage
Flip_per
6

Vers le serpent à plumes

Satire politique engagée à l'échelle du continent, par le truchement comme on dit d'un voyage initiatique. Des atmosphères très originales, variées, ayant recours au réalisme magique typiquement...

le 14 avr. 2024

1 j'aime

Crépuscule à Tokyo
Flip_per
8

Critique de Crépuscule à Tokyo par Flip_per

D'une infinie délicatesse, comme ces plans trois-quarts dos accompagnant les protagonistes dans leurs détresse muette, solitaire (Kisako, la mère, en particulier). Dénonciation d'une morale sociale...

le 7 avr. 2024

1 j'aime

When the World Was One
Flip_per
7

Critique de When the World Was One par Flip_per

Très bel album jazz contemplatif, classique, avec ce bel ancrage folk britannique par ses déroulés de harpe et son invitation méditative métissée vers l'orient, invitant le koto. Certes pas tout à...

le 13 mars 2024

1 j'aime