Ce film fait partie d'une trilogie de mutants avec The Human Vapor et Secret of the Telegian réalisés par Ishiro Honda, sans doute heureux de s'échapper pour un temps du succès démentiel de Godzilla.
Dans un quartier mal famé de Tokyo va disparaitre un homme portant une valise, mais dont seuls ses habits vont rester sur place. Les enquêteurs vont alors se tourner vers son épouse, qui travaille dans une boite de nuit, et vont découvrir que l'homme qui est mort est en fait une victime d'une expérimentation, dite de l'homme H, où ceux-ci se transforment en masses gélatineuses qui peuvent contaminer les autres.
Avec un budget qu'on sent réduit, mais qui ne lésine pas sur la mise en scène en couleurs ni le format Cinemascope, L'homme H ressemble à un mélange des genres où ça démarre comme un film noir, avec une mort dans la pénombre, puis de manière subtile, l'histoire va glisser peu à peu dans la science-fiction, sans monstres, avec ces masses informes, dont on découvre au départ l'origine via une expérimentation sur un crapaud, qui va disparaitre au contact de la gélatine, et qui va faire de la mousse.
Il y a parfois des scènes purement gratuites, comme les chansons qu'on entend en boite de nuit in extenso, mais le film a ses moments vraiment efficaces, comme celles dans les souterrains, et plus exactement la dernière partie où Ishiro Honda semble avoir mis le paquet sur le côté spectaculaire.
Je ne connais pas la réputation du film au Japon, mais L'homme H a certainement été une bouée de sauvetage pour le réalisateur, qui a ensuite enquillé sur pas mal de volets de Godzilla. Là, avec trois fois rien, il arrive à distiller un trouble qui ne lâche pas durant la projection.