RZA ça n’est plus une personne à présenter, et si vous ne connaissez pas le bonhomme, c’est le zikos du groupe Wu Tang Clan, icône du gangsta-rap US des années 90. Rien qu’en entendant le nom on se doute que le musicien a une passion pour l’Asie, et cela il l’aura prouvé au fil des années, que ça soit en signant la bande-originale du somptueux Ghost Dog, celle d’Afro Samourai, ou encore en dirigeant le jeu-vidéo Wu Tang Shaolin Style, mettant en scène les membres du groupes devant cogner sur des vilains au cours de combats dégoulinant toujours plus de sang (on sentait la touche Mortal Kombat).
C’est donc sans grosses surprises que RZA passe derrière la caméra, chose qui paraissait logique au vue de sa carrière. La bande-annonce balançait du lourd, dont de l’œil volant vers la caméra, décroché par la force du crochet du poing de fer du rappeur. Malheureusement si les gerbes de sang étaient légion l’emmerdement l’est tout autant durant cette bobine d’une apathie que l’on aurait cru difficilement possible pour une durée atteignant les 90 minutes. RZA est le héros du film, en plus d’être derrière la caméra, mais si vous le cherchez, attendez les dix dernières minutes de la bobine, pendant tout le reste on ne le voit que très brièvement, et afin d’être sûr de nous endormir, nous raconte tout en voix-off, avec sa douce voix rauque.
A un moment on a Rick Yune qui nous sert un combat foiré contre Dave Bautista, à d’autres on a des effusions de sang en CGI du plus mauvais goût, et on ne comptera pas le nombre de passages pathétiques joués avec les pieds, en plus d’être montés n’importe comment, donnant à l’ensemble un aspect téléfilm friqué, pas plus. Ouais, c’est un téléfilm qui sort au cinéma, pas parce qu’il est bon, mais parce qu’on y a apposé le nom de Tarantino, alors qu’il n’a rien à voir avec le film, si ce n’est qu’Eli Roth, co-scénariste, est l’un de ses potes (vous comprendrez maintenant pourquoi vous pouvez trouver en bacs un nombre sans fin de merdes estampillées Tarantino, parce que ce gars il a beaucoup de potes — qui profitent de lui).
Il n’y a bien que Russell Crowe, acteur insupportable pour relever le niveau dans son rôle d’obsédé du cul et du cigare, servant quelques bonnes répliques, en plus d’être le seul à croire en son personnage. Gordon Liu est au casting, mais il place une dizaine de mots durant un passage flashback.
L’homme aux poings de fer ça n’est pas un mauvais film qui glisse sur la pente du nanar, c’est simplement un navet sans âme. On a quelques chorégraphies par-ci par là, ainsi que deux ou trois idées visuelles bien trouvées, mais nous sommes très loin de ce à quoi l’on s’attendait, l’ensemble manquant cruellement de rythme, en plus de commettre d’impardonnables erreurs graphiques (CGI manquant de pertinence notamment, surtout dans un film balançant autant d’affiches rétros).

PS: la BO est assez mauvaise.
SlashersHouse
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le 18 déc. 2012

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SlashersHouse

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