I mean Sir, who would pay a million dollars to have me killed ? Jealous husbands, outraged chefs, hu

L’enjeu étant connu dès les premières minutes, celui ci ne pouvant trouver son aboutissement qu’à la fin (bah oui sinon le film ne ferait que 10 minutes), les 2h passent à coté de la véritable intrigue. Plus l’impression d’assister à un remplissage entre l’introduction et le dénouement, en multipliant les effets déjà servis dans l’aventure précédente, qu’à un véritable jeu de cache cache entre Bond et son antagoniste. La course poursuite en bateau avait bien plu dans Vivre et laisser mourir, refaisons en une... mais moins grandiose. C’est d’ailleurs toutes les scènes d’actions qui perdent en superbe et en inspiration. James Bond Karatéka c’est simplement ridicule et son adversaire en kimono noir fait guère mieux, dans une chorégraphie et des postures clownesques. Ce sentiment de «parodie» de lui même, le film va en abuser. La course poursuite en voiture se transformant à deux reprises en gag digne d’un Fantomas de André Hunebelle : La vrille de l’AMC Hornet pour traverser la rivière, pourtant impressionnante, est illustrée par un gimmick musical de mauvais gout / La fuite finale de Scaramanga et Nick Nack à bord d’une voiture-avion (coucou la DS volante). Parodie aussi dans l’interprétation de Christopher Lee qui nous offre un best-of de ses rôles les plus rigides, entre le Cybernaute de Chapeaux Melon et Bottes de cuir et le Dracula de la Hammer, droit comme un «i», et dormant tel le prince des ténèbres dans son cercueil. Son interprétation devient vraiment intéressante lors du final sur l’île, le personnage changeant radicalement d’attitude, tel un gamin espiègle ayant enfin un camarade avec qui jouer, Lee sautille, s’esclaffe, tout heureux de montrer ses jouets dont il ne comprend pas le fonctionnement. C’est dans ce moment (la visite de l’île) et dans ces échanges avec Bond (la leçon de science de Bond dans la centrale, le déjeuner) que se trouve le vrai cœur du film, malheureusement arrivant trop tard. Face à Lee, Roger Moore propose un Bond plus endurci, plus violent et goujat aussi. Maud Adams fera les frais de la violence se faisant molestée et giflée, Britt Ekland elle finira dans un placard. Reste des paysages à couper le souffle (l’arrivée dans le repère de Scaramanga), une direction artistique dans les décors vraiment originale (le MI6) et une confrontation finale sorte de film dans le film. Une réalisation moins inspirée, une intrigue qui divague, un retour de John Barry très fade...
Je laisse le dernier mot à «M» dans un accès de colère non retenu : «Quel bande de bons à rien, vous appelez ça une opération...»


Le Générique :
Chanson - Les arrangements de guitare électrique de Barry et les vocalises de Lulu rendent le résultat indigeste. Les oreilles saignent.
Visuel - Ambiance Erotico/Disco loin d’être convaincante.


LA James Bond Girl :
Britt Ekland aka Goodnight. La pauvre devant défendre un rôle de «soit belle et stupide» du plus mauvais gout.
Les scénaristes et le réalisateur poussant le machisme à en faire le personnage le plus primaire (moi vouloir James Bond dans mon lit). Gourde, étourdie, maladroite, ses interventions ne servants qu’a créer des situations de danger, de sauvetage,... elle en devient le seul élément perturbateur à la place même des méchants. Sans elle il ne se passerait pas grand chose.


LA réplique :
_«I mean Sir, who would pay a million dollars to have me killed ?»
_«Jealous husbands, outraged chefs, humiliated tailors. The list is endless.»


«M» habitué jusqu’à présent à recadrer James Bond de façon très sèche, se laisse aller ici à l’ironie pince-sans-rire sur le comportement de son agent dans sa vie privée.


LA scène :
1... 2... 3... Duel au soleil entre Bond et son rival Scaramanga sur la plage. 4... 5... 6... Walter PPK contre Pistolet d’Or.
7... 8... 9... Dos à dos, 20 pas pour laisser décider le sort. 10... 11... 12... Nick Nack officie à la place de l’arbitre, se réservant le droit de porter le coup fatal en cas de blessure. 13... 14... 15... La tension monte, Bond appréhende le terme du décompte. 16... 17... 18... Bond transpire, aux aguets prêt à faire volte face. 19... 20. Dans un même élan James se retourne et tire... dans le vide. Scaramanga n’est plus là. Tel un enfant ne souhaitant pas perdre, il a orchestré une «tricherie» en changeant les règles et le terrain du jeu a son bon vouloir. James Bond devra contourner lui aussi les règles pour vaincre son ennemi.
Ce qu’aurait du être l’ensemble du film et non pas juste le final.

SemWen
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le 11 févr. 2021

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