L'Habilleur
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L'Habilleur

Téléfilm de Richard Eyre (2015)

Film sombre et théâtral, à aucun moment je ne me suis ennuyé même si le dénouement était un peu attendu. Les dialogues et l'interprétation m'ont donné beaucoup de plaisir et surtout m'ont fait passer un bon moment de détente. Quel plaisir que des réalisateurs prennent le temps de faire du beau.

Enfermés sous les bombes

Le théâtre est une bulle de vie entouré de mort, rien ne doit l'interrompre, même pas les bombes larguées par l'armée allemande, même pas l'acteur principal, surtout pas le public venu en masse et qui demeure serein lors des explosions qui se produisent à l'extérieur. Dans une atmosphère faite de lumière chiche, les personnages se dévoilent au fur et à mesure du scénario, leur importance, leur connaissance de l'autre, leur caractère. Le tout est savamment orchestré.

Caprice de diva

Au premier abord j'avais pensé à un caprice de diva, lequel entraînait une renégociation de la venue sur scène de l'acteur principal. Mais au fur et à mesure le masque tombe : carriériste, l'acteur usé par le poids des années est pris de démence sénile et seul son habile habilleur est en mesure de le lancer sur la scène. Les deux hommes, présentés tout d'abord comme des collaborateurs, sont en réalité un habilleur qui connaît son acteur aussi bien que lui-même, et un acteur qui se montre égoïste et rustre au fur et à mesure que le temps est décompté comme cela se fait habituellement.

Problèmes humains

Les humains et les générations se côtoient et n'ont pas les mêmes aspirations. Il y a 3 mondes : celui de l'acteur principal dans sa tour d'ivoire accompagné de son fidèle et dévoué valet et entouré de quelques acteurs de second rôle, celui des femmes qui sont liées à cet acteur tant demandé et celui des jeunes générations montantes. Ces 3 mondes ont chacun des protagonistes aux aspirations très différentes de celles des autres, mais quelles que soient leurs différences, leurs rancœurs, leurs opinions, le théâtre agit tel un ciment : ils n'ont pas de drapeau sinon celui des planches.

Le rideau tombe

Le film présente un dénouement assez attendu lorsque le rideau tombe. Pourtant, les instants qui le précèdent et le suivent le sont moins : ils achèvent de dévoiler les sentiments et les liens profonds entre les plus proches protagonistes, qui mettent en exergue plus qu'une troupe, une véritable union sacrée.

Film a voir absolument.

Xot66
8
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le 16 mai 2023

Critique lue 31 fois

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