C'est l'arrivée du Tour

Une surprise que ce bon film, lorsque l'événement devient planétaire et que le Tour de France prend son départ d'Irlande, en cette année 1998. Y voir aussi tous ces coureurs gonflés à bloc, qui ne carburent pas tous aux sirops. Un sport où les méthodes légales ne courent pas les rues, mais plutôt un cortège de caravanes transformé en pharmacie ambulante, qui améliore les performances de chacun, à coup de médocs, piquouses, EPO stéroïdes, sang transformé, gélules bleues, gélules vertes, et que sais-je encore.

Un spectacle populaire terni par tous ces scandales de tricheries, mais que le grand public n'aura jamais cessé d'applaudir, sur tous les rebords de nos régions de FRANCE. Ainsi que ce regard à l'allure et à la silhouette de champion, Dominique Chabol, qu'interprète à merveille Louis Talpe. Un athlète vieillissant qui marche magnifiquement sur cette fine ligne d'espoir, aux prises avec un avenir incertain, au milieu de la folie de la course. Un homme à la carrière qui décline, qu'on tente d'abandonner sur la route de ces 39 ans, lui qui pourtant continu ce même rêve de victoire aux couleurs d'un soleil jaune. Et voir débouler ce vieux sans forcer, lui voler son espoir de succès, se moquant de cet éternel perdant, devenu domestique, travaillant pour la star de l'équipe. Tous ces petits nerveux, arrogants, et ce corps qui s'enfuit chaque matin de ces mille morts. Le vélo comme un remède à toutes ces années de stress, de dopage organisé. Un organisme souvent mis à rude épreuve, par peur de ne plus être dans la roue, boucler la boucle, décrocher d'un peloton qu'il voit s'en aller. Une carrière qu'il faut savoir arrêter, faire place aux jeunes.

Au-delà des acteurs et de leurs jeux excellent, le cyclisme et ses coulisses. Dom et son nuage d'incertitude, ce sont des images merveilleuses que nous propose le réalisateur, Kieron J.Walsh, pleines de cœur et d'action. Filmer tous ces muscles constitutifs d'athlètes réduit au rang de bêtes qu'on transforme pour gagner. Faire rayonner leurs équipes, sans pour autant énoncer une quelconque position morale, mais plutôt un cynisme réaliste, sur une structure acceptée, comme quelque chose que tout le monde suppose se produire à grande échelle, sans qu'elles soient exposées par de véritables preuves.

L'idée du film montre Dom étant victime d'un sport cynique autant qu'un participant volontaire, qui parfois rencontre sur sa route un astre qui brille de ces beaux yeux en perles d'eau, au doux nom de Dr.Lynn ( Tara Lee ). Une jolie fille qui va tenter de l'initier aux joies simple de la vie ordinaire, la famille, les amies, loin de tout cet univers du cyclisme professionnel. Et son quotidien habituel fait d'hôtels, de repas, de massage, de protéines et de dopage régulier. Une énergie a pédaler vers cette même ligne d'arrivée, un voyage qui peut briser une vie, un athlète pris entre ces ambitions professionnelles et l'amour d'une belle rencontre.