L'anorexie pour les nuls.
Ne vous y trompez pas, pas de problèmes de fond abordés dans ce film, mais néanmoins une approche pas trop idiote destinée à un public large. Les principaux mécanismes sont assez bien décrits : isolement, agressivité, attitude fantomatique... De plus, le film se passe de leçon de morale, ce qui aurait été vraiment déplacé et inutile ici. Je pense que c'est un bon outil de prévention, toutes proportions gardées.
On suit donc la descente aux enfers d'Hannah qui fond à vue d'oeil et s'enferme dans une obsession du contrôle complètement sectaire. Elle s'éloigne de ses amies, de sa passion pour la danse, de sa famille. J'ai bien aimé le lien avec le frère et l'origine de l'angoisse pondérale chez les parents suggérés sans exagération. La mort de ce frère permet d'ailleurs au film de quitter un peu le niveau des telefilms débiles pour gagner un peu en profondeur. C'est modeste, mais on se prend vraiment de sympathie pour cette famille qui broie ses enfants sans jamais penser à mal. C'est aussi une belle leçon de résurrection qui ne tombe pas dans la facilité et ne fait pas les choses trop rapidement.
J'ai par contre été pas mal déçue par les scènes sur le site : l'intervention des internautes sous formes fantômatiques dans la chambre d'Hannah n'étaient à mon avis pas très pertinentes. Surtout que le procédé se répète très souvent et que ça annule finalement l'impression de solitude chez l'adolescente. La transformation de l'actrice est par contre très impressionnante et réaliste.