Ca sent le fauve...

Vous connaissez NOZ ? Cette chaîne de déstockage discount qui vend à des prix défiant toute concurrance tous les invendus des grandes surfaces encore non périmés, et toutes les sous marques que ces derniers n'osent pas mettre en rayon ! Nombre de dvds finissent aussi là bas, entre un carton de lunettes de soleil roses à pois blancs et un autre d'agendas totally spies. Et quand on aime fureter, c'est un régal ! Et voilà que je tombe derrière un classeur BOB l'éponge sur un coffret collector de l'Empire des loups. Quitte à prendre une pacotille, autant l'avoir en format de luxe...

On n'ira pas par quatre chemins, c'est très mauvais. Essentiellement dans le scénario d'ailleurs, ce qui me fait penser que Jean Christophe Grangé est un auteur prolifique assez surestimé. En croyant faire jouer la virtuosité, le film se livre à du bricolage en mélangeant deux histoires distinctes basés sur une monumentale coincidence tellement énorme qu'on n'y croit pas quand on l'entends, puis qui quand elle est confirmée suscite un rejet immédiat devant sa simplicité qui enlève toute spontanéité au film. Ca ne partait pas forcément mal pourtant, avec cette histoire de femme amnésique qui ne reconnaît pas trop les visages autour d'elle puis elle va chez le psychologues, et là on lui parle d'un traumatisme suite à une véritable opération de chirurgie... De quoi ? Ouh que c'est déjà complexifié à outrance ! Alors, quand on constate à quel point on est au degré zéro du suspense dans l'appartement avec cette femme, on soupire de satisfaction en voyant débarquer le Jean Reno (surtout qu'ils ont fait monter la sauce en nous parlant de son dossier). Jean Reno... Ah, on l'aime bien, celui là. Malgré le nombre assez monumental de navets qu'on s'est fadé avec lui, il a toujours ce petit côté à l'ancienne qui nous le rend attachant. Et là, il n'y va pas de main morte le salaud. Piquant littéralement la vedette à cette crevette de Jocelyn Quivrin, il tabasse tous ceux qui peuvent avoir potentiellement un renseignement sans leur donner le temps de se mettre à table. On aime bien les flics comme ça nous, pas trop procéduriers, mais avec qui on peut se marrer. Heureusement qu'il est expert en gangs orientaux pour nous guider dans ce coupe gorge, pour retrouver l'identité d'un mystérieux meurtrier, et surtout le lien avec cette potiche qu'on voit régulièrement. Les révélations tombent bientôt, et l'on apprends donc que c'est un invraisemblable concours de circonstance qui fait que deux affaires sans aucun lien se retrouvent mélangées, avec une conclusion qui frise le foutage de gueule (Reno nous dit "c'est fini", générique).

Le seul point positif de ce film reste le visuel, qu'on sent effectivement assez travaillé pendant plusieurs séquences (la présentation des lieux notamment, la fusillade dans le sauna...). Cette esthétique sonne toutefois creux quand on voit un jeu d'acteur aussi mou et un scénario aussi peu intéressant, reposant sur des ressorts déjà usés qui ne font jamais leur boulot. On préfère donc prendre le truc à la légère, et voir le Jean exploser du turc au fusil à pompe sur une bande originale pas trop mal torchée sans chercher une portée autre que le remplissagedu cahier des charges. Ca nous fait regretter l'Immortel, tout ça...