J'avais déjà eu l'occasion de regarder l'aventure intérieure de Joe Dante lorsqu'il était passé à la télé il y'a quelques années de cela. Je n'en avais pas gardé un souvenir mémorable, mais je me suis souvenu avoir passé un moment sympa devant un divertissement honnête.

En fait "l'Aventure intérieure" est un espèce de remake d'un film des années 60 que je n'ai pas vu : "le Voyage fantastique" de Richard Fleischer.

Le pitch du film original traitait sur fond de guerre froide, les aventures de scientifiques miniaturisés à bord d'un vaisseau microscopique qui se baladent dans les entrailles d'un scientifique comateux, pour résorber un caillot de sang dans son cerveau.

Idée un peu farfelue, mais donnant lieu à des aventures tout à fait fascinantes, puisque se déroulant au sein même du corps humain, qui objectivement, rappelle les décors classiques de la science-fiction.

"Ca me fait tout drôle que tu puisses voir des parties de mon corps que moi, je ne verrai jamais...
Les muqueuses gastriques, les villosités intestinales, et même les alvéoles pulmonaires.. Les lointains paysages avec des noms étranges qui font rêver.."
Cette réplique prononcée par le héros du remake, Martin Short, montre bien la curiosité suscitée par l'exploration des contrées inconnues de notre corps à l'échelle du microbe.

Malheureusement, le film de Dante est un gros raté.

D'abord, le scénario est extrêmement laborieux, il faut attendre une vingtaine de minutes de film pour comprendre où l'histoire veut nous mener.

Pendant cette introduction chaotique, on y découvre Dennis Quaid (tuck Pendleton), acteur tête à claque et dénué de charisme, qui joue le rôle d'un officier de la marine américaine un peu fou et ne supportant pas l'autorité. Lors d'une fête avec d'autres copains militaires, il est complètement saoul et se bagarre avec tout le monde. Ensuite sa copine le plaque - Meg Ryan qui à l'époque formait avec Quaid le couple fashion d'hollywood - , et il se retrouve à courir après elle et son taxi, à poils dans les rues de San Francisco. Sur le coup je ne savais pas si le but était de faire rire, où juste de passer le temps avec des séquences sans aucun intérêt.

Finalement, et sans aucune continuité scénaristique ni progression logique, il se retrouve dans un labo de scientifiques aux commandes d'un vaisseau spatial qui va être miniaturisé pour être injecté dans le corps d'un lapin, pour faire quoi? Aucune idée, et on ne le saura jamais.

Mais des méchants rôdent dans le coin et veulent s'approprier le secret de la miniaturisation. Pour en faire quoi? On ne le saura pas non plus.
Le méchant principal au départ est un sous-terminator bossant pour le compte d'autres très méchants que l'on découvrira plus tard. Il possède un bras mécanique interchangeable qui peut se transformer en pistolet, et poursuit un scientifique ayant réussi à s'évader in extremis du labo avec en sa possession la seringue dans laquelle se trouve le malheureux Dennis Quaid dans son vaisseau miniature, qui n'a aucune idée de ce qui se trâme autour de lui - le spectateur non plus -.

Pour sauver Dennis Quaid d'une mort certaine, le scientifique qui vient de se faire flinguer par terminator, l'injecte, avant de mourir, dans la jambe d'un inconnu employé de super marché.
Cet inconnu, c'est Martin Short, le clown du Saturday Night live, nabot culte notamment pour son rôle, dans mars attacks, de conseiller du président qui va se taper une prostituée martienne à l'insu "de son plein gré".

Bref s'ensuivent d'interminables péripéties, avec une pseudo course contre la montre, où Dennis Quaid va collaborer avec Martin Short, en se connectant à ses oreilles et à sa vue, pour le pousser à suivre ses directives.

En fait, Dennis Quaid n'a plus qu'une durée de vie limitée dans son vaisseau et ses réserves en oxygène ne cessent de diminuer et il doit pousser Short, loser hypocondriaque et peu sûr de lui, à devenir un héros, à poursuivre les méchants qui ont volé une des deux puces permettant le réaggrandissement, et à séduire la femme qu'il aime.

Le problème est donc clair, ça n'a ni queue ni tête d'une part, mais surtout, c'est ultra confus et le film patauge dans ces histoires de puces pas du tout au point sans la moindre compréhension des enjeux et motivations des différents personnages.

En outre, d'autres personnages sensés être drôles, débarquent de nulle part, pour rajouter à la confusion générale, comme le cow-boy, contrebandier vacher et musulman qui parle avec un accent absurde et se déhanche comme un bogoss sur les dance floor.

Finalement, je sens bien que le film essaye d'être créatif, original et de multiplier les trouvailles, mais sans les moyens de ses ambitions, on se rend compte que ces conneries durent 1H54, et on finit par trouver le temps sacrément longuet! C'est interminable, pas drôle pour un sou et donc ennuyeux à mourir.
KingRabbit
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le 10 mars 2013

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KingRabbit

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