L'Auberge rouge par Brice B
Il va vraiment m'être difficile de vous délivrer un avis clair et tranché à propos de ce film, tant les réactions qu'il a provoqué en moi sont antagonistes. Remake légèrement modifié du film de Claude Autant-Lara sorti en 1951 avec Fernandel en tête d'affiche, l'Auberge Rouge repris par le cinéaste Gérard Krawczyk (à qui l'on doit la saga Taxi) se base sur un fait divers survenu dans l'Ardèche des années 1830, où Pierre et Marie Martin, couple d'aubergistes à Peyrebeille, détroussent puis assassinent les rares clients de passage.
Comédie au casting idéal, l'Auberge Rouge réunit trois anciens du Splendid : Christian Clavier et Josiane Balasko dans le rôle du couple d'aubergiste et Gérard Jugnot dans celui du père Carnus, rôle précédemment tenu par Fernandel. A leurs côtés, François-Xavier Demaison dont on ne cesse de parler, en vendeur de dentelle aux allures d'inverti ; Jean-Baptiste Maunier enfin dans un rôle de son âge (après le ridicule du Grand Meaulnes) ; Sylvie Joly absolument épatante en Comtesse vieillissante et épuisante ; et Anne Girouard, la Guenièvre de Kaamelott.
Si la distribution est assez sympathique, c'est plus du côté du scénario et du film en général (les décors ?) que l'enthousiasme fléchira. Paradoxalement, le film n'est pas mauvais parce que la brochette d'acteurs que nous avons maintient franchement le navire à flot. On pourrait dire que l'Auberge Rouge est un très bon mauvais film, ou un film médiocre mais franchement marrant.
Devant tant de perplexité, et malgré une affiche des plus rebutantes (on aura difficilement fait pire cette année !), on ne saura que vous conseiller de prendre le risque de le voir, quitte à être déçu et me détester ensuite. Parce qu'un peu comme son compère Camping, l'Auberge Rouge a tous les ingrédients d'un film moyen voire ridicule, mais que pour autant, on sait qu'on risque quand même se bien se marrer...