L'Attaque du requin à 6 têtes
2.8
L'Attaque du requin à 6 têtes

Film DTV (direct-to-video) de Mark Atkins (2018)

Alors que je commençais à me désintoxiquer, à être sevré des films de requins en CGI pourraves made in Asylum qui détruisaient à petit feu mon cerveau déjà malade, grâce aux efforts de notre chroniqueur Rick qui me répétait sans cesse que c’était de la merde en barre, qu’il fallait que j’arrête de perdre du temps à en regarder, v’là ti pas qu’un de nos habitués déterre ma chronique de 5-Headed Shark Attack osant même me dire que je n’avais pas d’échappatoire puisqu’une version uncut de sa suite venait de sortir en blu-ray et sur plein de plateformes. Et comme je suis faible dès qu’il s’agit de foirades avec des requins bien moches et des personnages clichés et décérébrés venus faire crac sous la dent du squale, bah me voilà en train de vous parler de 6-Headed Shark Attack, le bien nommé. Il n’a fallu que quelques secondes après le générique d’intro pour que tout se remette en place dans ma tête, que les souvenirs de films tels que Ghost Shark, Sharktopus vs Whalewolf et autres Atomic Shark refassent surface et me rappelant le plaisir malsain que j’éprouvais à regarder ces choses. Et je n’ai même pas honte de le dire, c’est peut-être ça le pire.


Le film commence sur une espèce d’embarcation faite de bric et de broc dans laquelle des figurants qui vont bientôt mourir font la fête. Pour une fois, ça ne commence pas par des bimbos en maillot de bain qui se trémoussent sur la plage et ça, il faut le préciser. Pourquoi ? Parce que. A 1 minute et 17 secondes très précisément, c’est la première attaque et on découvre la bête. Et à 1 minute et 17 secondes très précisément (car il faut être précis dans la vie), c’est aussi l’heure du premier fou rire lorsque la bestiole de foire nous est montrée la première fois, avec quatre têtes devant, et une de chaque côté de la queue. Oui, une étoile de mer à six branches, un handspinner shark comme on m’a soufflé dans l’oreillette. Définitivement, les mecs de chez Asylum ont été touchés par la grâce, ce sont des génies. J’en ai pleuré de rire. Voilà, c’est dit. A chacune des apparitions de ce que j’ai surnommé le « déchiqueteur de guiboles », c’était le même rituel, un fou rire nerveux ne pouvait s’empêcher de partir. Car outre le côté grotesque, de base, d’un requin à six têtes, il est en plus plein de ressources le bestiau. Qu’il soit capable de changer de taille en fonction de la scène et surtout du cadrage du moment, ça on a l’habitude avec les films du genre, mais celle-là a des capacités bien plus intéressantes et hautement improbables.


Comme c’est le Carl Lewis, ou le Usain Bolt pour les plus jeunes, de la mer, il est capable, en tournant très très vite, de générer un tourbillon emportant tout sur son passage. Il est capable de sortir de l’eau et de se mouvoir avec grâce et légèreté sur le sable. Vous voyez un scorpion ? Surtout les pattes et la queue levée ? Bah là c’est pareil, la queue levée et 4 de ses moult têtes qui lui servent de pattes, les deux dernières étant bien entendu réservées au grignotage de seconds rôles si possible black et/ou à forte poitrine. Quoi d’autre, ah oui. Il est capable de s’arracher ses têtes mortes. Arnaque, du coup il n’a plus que 5 têtes ! Mais non, parce qu’on ne sait par quel procédé magique, celui des scénarios de merde sans doute, sa tête repousse ! Mais si vous pensiez que c’était déjà bien n’importe quoi, que nenni, il y a pire. Étant donné la dernière capacité susnommée, notre requin aux six fois trop de dents n’hésite pas à s’en arracher une pour s’en servir comme un boulet, façon catapulte avec sa queue, pour atteindre des gens en hauteur. Des génies je vous dit. Bon, des génies qui doivent s’enfiler des rails de coke à longueur de journée pour pondre des machins pareils, mais des génies quand même !


Les attaques de notre cher requin à six têtes sont plutôt nombreuses, et heureusement. Parce qu’entre les attaques, bah il y a le reste. Et je tiens à vous dire que ce n’est pas reluisant. Oui, on s’en serait douté. Déjà, les décors, parlons-en. Alors oui, les décors naturels sont jolis, parce que c’est joli une plage un peu rocailleuse. C’est joli des plans de mer à perte de vue. Non, je parle des décors autres, comme par exemple ce laboratoire ultra secret dans lequel on fait, selon le darknet, des expériences depuis la seconde guerre mondiale, et qui s’avère être 4 palettes flottantes et des bâches en guise de mur. Top prestige. Et puis très intéressant ce système d’épreuves pour couples en difficulté où on n’a construit que… une épreuve avec 4 rondins qui se battent en duel. Top prestige méga groove comme aurait dit Boris dans les années 90. Ensuite, les personnages, tous absolument mémorables. Enfin, si on peut dire. Alors il y un Thor de pacotille qui n’a pas suivi les cours de muscu, une miss nichons, un black dragueur, une miss nichon black, un vieux baroudeur taciturne, un homme lion si j’en crois sa coiffure, un instructeur qui en a gros sur le panais (c’est comme de la patate mais en moins bon, vu que 6-Headed Shark Attack, c’est comme un film de requin, mais en moins bon), et d’autres que j’ai oublié et qui de toute façon vont servir de casse-croûte. Ouais, non, « mémorables » n’était peut-être pas le terme adéquat. Surtout que le requin comporte plus de têtes que le nombre de bons acteurs dans le film.


Ils sont mauvais, mais mauvais… Les scènes d’émotions… un grand moment d’acting. Et puis les personnages, vous savez, têtes à claques, jamais solidaires, qui se balancent fion sur fion. Merci petit 6-Headed de les renvoyer ad patres, au moins ils ferment bien leur grande gueule ! Bon, heureusement, parfois, le préposé aux dialogues a quelques fulgurances et les rend un peu plus supportables, comme lorsque Thor version Wish nous parle du fameux laboratoire sur lequel ils font des expériences sur les animaux et qu’il se dirait même que c’est là qu’on a créé le… chihuahua. Oui, sur le moment, c’était drôle car inattendu. Enfin, parlons de la mise en scène. Enfin, de l’absence de mise en scène. Mark Atkins, l’homme à tout faire de chez The Asylum, nous prouve une fois de plus sa totale incompétence. Ah ça pour filmer des gros boobs en gros plan, il est balèze, mais pour le reste, c’est une autre histoire. Les CGI ? Bah comme je l’avais souligné sur mon texte de 5-Headed Shark Attack, il y a du mieux. Enfin, une scène sur deux, car autant des fois c’est étonnement correct, autant parfois, ils ont filé ça à faire aux stagiaires pas payés qui ont dû décider de saloper le truc. Enfin bref, pas besoin de s’étaler plus dessus. Par contre, une interrogation m’est venue en tête une fois le film fini. Ce 6-Headed Shark Attack est sorti en 2018, nous sommes en 2022, serait-ce la fin de la saga ? Ont-ils compris qu’il était peut-être temps d’arrêter ? Ou n’avaient-ils juste plus assez de place autour du requin pour ajouter une 7ème tête ? Le mystère reste entier. Ne vous inquiétez pas, nous mettons nos meilleurs hommes sur cette affaire qui sera résolue en un rien de temps.


Comme son titre le laissait présager, 6-Headed Shark Attack est nul à chier. Mais dès qu’il y a le requin, ça devient juste énorme tellement c’est improbable. Bien mieux que son précédent en tout cas.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-6-headed-shark-attack-de-mark-atkins-2018/

cherycok
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le 24 juin 2022

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