Noter un navet intergalactique pose toujours la même problématique: faut-il leur mettre des notes basses ou non ? Mon mode de fonctionnement réside dans l'expérience que me laisse le film. Ici, j'ai passé un excellent moment et je vais vous en raconter un morceau...

L'histoire est magnifique et commence après un générique assez sympa sur une plage où en débarquant un marin se fait couper la tête. Pas plus choqué que ça, les occupants de la barque parlent de fantôme, d'expédition passée sur cette île dont on n'a jamais découvert les corps. En 3 minutes, vous savez déjà dans quel merdier les personnages se sont retrouvés. On a le droit ensuite à une description artificielle des "personnages" qui resteront pour les spectateurs comme: le gros moustachu, l'ancien nazi, le technicien blond, le géologue dont tout le monde se fout, Tic & Tac et le couple avec la bonasse et la tantouse. Le scénario ne recule devant aucun stéréotype et les dialogues ainsi que les péripéties se suivent avec la même débilité extrême. Et vas-y que je te fous des essais nucléaires, de trous géants, des carnets de bords qui s'arrêtent au milieu d'une phrase, des bruits chelou (le bruiteur du film mérite la castration par le feu), les collines qui disparaissent, des fantômes et surtout (vous l'attendez tous !) des saloperies de crabes géants.

Mais là spectateur naïf, tu te dis à toi-même "c'est n'importe quoi des crabes géants !". Hahahaha, mais mon pauvre vieux, les crabes géants ce sont des cacahuètes par rapport aux crabes du film... Ils parlent, sont composés d'atomes instables (meilleure explication scientifique de l'histoire du cinéma !), disparaissent avec de l'électricité, savent se servir de la dynamite, absorbent les âmes, etc... Ce n'est pas des femmelettes les crabes de ce film, c'est moi qui te le dis !

Parlons un court instant de la réalisation voulez-vous. C'est très mauvais. Voilà. On passe d'une scène à l'autre, sans comprendre vraiment, Corman balance des séquences aussi inutiles qu'un souvenir de la tour Eiffel en plastique et c'est mis en scène avec les pieds. Martin Scorcese à dit (selon les bonus DVD du film) que la meilleure école de cinéma, c'est celle de Corman. Bah c'est bizarre, à moins qu'il parlait du fait qu'il ne fallait absolument pas faire comme lui !

Alors, avec ma conclusion, je vais expliquer pourquoi j'ai pourvu à ce film la note de 10/10. Parce que c'est cool. Vraiment. Rien n'a de sens, rien ne tient debout, chaque élément nouveau est seulement là pour faire "avancer" le scénario un peu plus vers n'importe quoi. Ce genre de schéma fait qu'à la fin, l'histoire est chancelante et que le film se solde avec un "FIN" qui arrive un peu comme la gastro, sans prévenir avec un drôle de gout dans la bouche et une sensation à l'estomac. Mais c'est ça qui est amusant et qui vous fait passer un grand moment de cinéma, à condition d'avoir des pizzas, des bières et des copains rigolos sous la main... Vraiment, c'est frais et tellement surprenant que ça donne envie de faire des films pourris exprès pour rendre hommage à cette tranche de cinéma.
Augustin-Prophè
10

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le 21 sept. 2013

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