Nous les gosses

Tourné à Thiers durant l'été 1975, L'Argent de poche est un film au style naturaliste avec beaucoup d'enfants acteurs le temps d'un seul film, on y suit leurs joies ainsi que leurs tribulations.

De manière touchante et prémonitoire, Truffaut évoque la maltraitance infantile à travers le petit Julien, qui vit dans un climat familial délétère, un contraste flagrant avec la bienveillance du professeur Petit pour ses élèves.

Truffaut avait déjà tâté le terrain lors de son premier long métrage culte Les Quatre Cents Coups, dans lequel on suit la jeune vie douloureuse d'Antoine, un adolescent parisien pris entre ses parents belligérants et son désintérêt le plus complet du cadre scolaire.

L'Argent de Poche explore de manière quasi-documentaire les différentes facettes de l'enfance face à la scolarité et au développement personnel.

On suit de manière épisodique les aventures et les péripéties fantaisistes de ces gamins, qui présentent des aspects d'ingéniosité et de résilience assez exceptionnels pour leurs âges. La plupart des scènes sont amusantes.

Quand on est gosse chaque jour est un épisode, chaque jour semble séparé de tout autre, chaque nouvelle expérience est fortement gravée, nos premières magouilles pour se faire un peu de blé, notre éveil sexuel, nos premiers béguins, etc.

Peu importe ce à quoi nous sommes confrontés, quand on est gosse, on ne s'avoue jamais vaincu face à nos petits problèmes, on retombe systématiquement sur nos pieds au sens propre comme au sens figuré.

En bref, l'enfance est un sujet récurrent dans les films de François Truffaut, dans L'Argent de poche, celui-ci présente les enfants de manière authentique dans leurs triomphes comme dans leurs bêtises, dans leur docilité comme dans leur cruauté.

Après Les Quatre Cents Coups en 1959 dans un registre assez tragique, il semblerait que Truffaut n'en avait pas terminé avec le thème de l'enfance en 1976, L'Argent de poche se veut plus optimiste et ce pour notre plus grand plaisir.