Le réalisateur de "L’année où mes parents sont partis en vacances", Cao Hamburger, nous livre pour son deuxième long-métrage un film plein de tendresse et de sensibilité du Brésil de son enfance. Il nous assure cependant qu’il ne s’agit pas d’une œuvre autobiographique.

1970, pour le Brésil, ça signifie victoire en Coupe du Monde de football. Mais pas seulement. Les parents de Mauro, adolescent de douze ans, décident de « partir en vacances », ou plutôt de fuir la dictature du pays. Ils laissent leur enfant dans le quartier juif de Sao Paulo, au pied de l’immeuble dans lequel vit son grand-père. Sauf qu’ils ne savent pas qu’il vient de mourir, à peine quelques minutes plus tôt. Son voisin de palier, Shlomo, recueillera donc bien malgré lui Mauro. S’ensuivra l’apprentissage de sa vie, dans ce monde qui n’est pas vraiment le sien.

L’histoire se veut une sorte de melting-pot, entre la politique dictatoriale du pays, les quartiers juifs, la première amourette d’un jeune adolescent et la culture footballistique prépondérante au Brésil. Si ces trois derniers sujets sont parfaitement évoqués, des tergiversations pour savoir qui s’occupera d’un enfant goy à la fièvre qui transporte tout le monde devant le ballon rond en passant par les conversations un peu gauches des deux enfants, on regrettera peut-être de ne pas avoir plus d’informations à propos de l’atmosphère politique dont on ne connaît au final pas grand-chose. Ces non-dits sont pourtant justifiés par le fait que tout le film est vu au travers des yeux de Mauro, trop jeune pour vraiment s’y intéresser et comprendre.

Et pour être placé sous le signe de l’enfance, le film ne tombe jamais dans la naïveté. Quelques touches d’humour viennent de plus parsemer le scénario, qui parviennent à nous ravir tantôt de légers sourires, tantôt des rires francs malgré le ton.

Bref, sans être un chef-d’œuvre, "L’année où mes parents sont partis en vacances" s’impose tout de même comme un bon film, qui nous transporte de joie en tristesse et de tristesse en bonheurs.
Jeolen
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le 17 mai 2013

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