Truffaut, le grand, le génie, le meilleur de tous, celui qui fait la fierté du cinéma sauce cocorico. Bah le grand monsieur a aussi fait des films moyens. L'amour en fuite en fait parti.
On s'ennuie ferme devant les aventures d'Antoine Doinel devenu grand. Déjà parce que le jeu des acteurs était en fuite au moment du tournage: qu'est ce que ça sonne faux ! La conviction n'y est pas (Jean-Pierre Léaud plat comme une crêpe, Marie-France Pisier qui essaye de sortir son texte de la meilleure façon), Dorothée sauve presque les meubles !
Réalisation, on fait dans le recyclage (vous me direz, c'est le dernier film sur le personnage fétiche de Truffaut, c'est normal) en réutilisant des plans des anciens films de la saga (400 coups notamment). Mais c'est plat, on se désintéresse complétement de ce qui se passe. Le film part du postulat du divorce nouvellement instauré par consentement mutuel, ok. Mais après, ça va à droite, à gauche, pour revenir à la situation de départ. Il se passe des trucs, mais c'est tellement pas rythmé qu'on a l'impression qu'il ne se passe rien.
C'est clairement un film qui fait tache dans la filmographie de Truffaut (après, j'ai pas vu tout ses films, donc je ne sais pas si c'est la seule tache). Et puis, même l'intéressé lui même l'a admis:
« Je savais, en le tournant, que je faisais une connerie. »
— François Truffaut, Cahiers du cinéma, septembre 1980
Si même lui dit qu'il a fait n'importe quoi...